7/10Halloween

/ Critique - écrit par iscarioth, le 27/10/2006
Notre verdict : 7/10 - Poésie du mois d'octobre (Fiche technique)

Tags : halloween bonbons myers fete michael film idees

Un album à proposer aux dévoreurs de bonbons dans l'espoir d'un peu plus de poésie, à la place d'une frénétique gourmandise.

O.G. Boiscommun s'est fait connaître pour son univers rêveur et ses visages ronds. Il a été révélé par les éditions indépendantes Le Cycliste, qui ont publié ses premières oeuvres fins des années 1990 (Jo, Halloween). L'auteur a ensuite confirmé chez plusieurs grands éditeurs tels Delcourt (Troll) ou les Humanos.


C'est chez ses derniers, qui publient sa série Ange, qu'O.G. Boiscommun réédite l'un de ses premiers albums : Halloween. Publié chez les éditions Le Cycliste comme un petit album de 26 planches, la nouvelle édition ici présente rehausse l'album à 55 pages. Une pagination doublée pour une histoire qui reste la même, celle d'une jeune fille, prénommée Asphodèle, qui refuse de fêter les morts et qui, sur le chemin du retour, croise un fantôme avec lequel elle fait un bout de chemin. Halloween est un album appréciable pour trois qualités majeures : ses graphismes très stylés, typique de Boiscommun, sa composition et son déroulement très mélancolique et onirique. Ceux qui le connaissent le savent, Boiscommun est un auteur au fort tempérament graphique. On reconnaît l'une de ses planches au premier coup d'oeil. Ses visages à la fois torturés et plein de douceur sont caractéristiques. En couleur plus encore qu'en noir et blanc, les planches de Boiscommun ont un fort impact esthétique. Halloween, comme le représente bien la première de couverture, est entouré d'un voile orangé, couleur qui domine chacune des planches de l'album. Les planches sont tachées de petites pointes de couleur en dissonance, vraisemblablement appliquées au soufflé.


Le style de Boiscommun, tant dans le trait que dans la coloration, est bien mis en valeur par un découpage pensé, sortant des sentiers battus. L'album est composé presque dans son entièreté à la verticale et à l'horizontale. Très souvent, les planches présentent une seule rangée de vignettes étirées en longueur. C'est aussi souvent que l'on retrouve plusieurs vignettes en hauteur pour pas plus d'une en largeur. Boiscommun impressionne d'autant plus son lecteur qu'il impose parfois le recul grâce à des pleine-pages (voir l'impressionnante page 40). Pour ce qui est du fond, Halloween est un album qui se lit facilement et rapidement, accessible aux enfants comme aux adultes. Le ton employé est aussi onirique et poétique que mélancolique. Le fantôme poursuivant Asphodèle fait des allusions à la vie de la jeune fille et à ses turpitudes, en maniant en langage en vers.


Halloween, repris et augmenté pour son passage chez les Humanos, gagne en densité et en intensité. Un album à proposer aux dévoreurs de bonbons dans l'espoir d'un peu plus de poésie, à la place d'une frénétique gourmandise.