La guerre du retour contre attaque
Bande Dessinée / Critique - écrit par Maixent, le 31/01/2012 (Tags : vivien retour thierry guerre contre attaque  
Une bonne parodie assez pointue pour les amateurs, pas trop obscure pour les non initiés et pour tous ceux que l'humour potache ne rebute pas.
Star Wars est sans doute la saga qui a vu naître le plus de produits dérivés, des glaçons Han Solo, au double sabre laser en plastique de Darth Maul, en passant par les parodies du genre de La Folle histoire de l’espace, les jeux vidéo Légo ou encore les peluches Chewbacca. La liste exhaustive serait impossible à réaliser. Mais ce qu’il y a de bien avec Star Wars c’est qu’on n’en a jamais fini. Il y a toujours un petit malin qui trouve une nouvelle manière d’aborder la saga de manière originale, et avec humour, tout en respectant l’essence même de la série, sous peine d’être lapidé par les fans.
Ici, tout commence le premier janvier 2009, un premier strip sur le site http://www.yodablog.net, qui montre Yoda en train d’acheter des capotes. Déjà, le ton est donné. Thierry Vivien a su mettre en avant un humour à la fois potache et geek,
Lucas vs Tarantinodans un space opéra quand même très sérieux à la base, et lui conférer par la même occasion toute la modernité nécessaire. Avec des gags d’une ou deux pages ancrés dans notre époque et jouant sur les mots (Palpatine se rendant à la boulangerie pour acheter des éclairs), il crée un décalage efficace faisant le plus souvent sourire le lecteur à condition que celui-ci ait une bonne culture Star Wars. En effet, certains gags sont un peu difficiles à comprendre pour ceux n’étant pas fans absolus (c’est qui déjà ce type avec un crâne ovoïde gigantesque ?), mais la plupart sont efficaces.
Après avoir googlé le nom de Thierry Vivien, on se rend compte que malgré le ton léger et badin de jeune geek amateur de Picon, et de soirées nanars avec les potes le samedi, on est, en fait, face à un homme, un vrai. Un moustachu rural né en 1969 qui touche aussi bien à la peinture qu’à la photo. Non, ce n’est pas un personnage de The Big Band Theory, mais un quadra qui a bien assimilé tout l’univers Star Wars. Et même s’il est à rapprocher, au niveau du style, d’auteurs comme Wandrille, avec lequel il a collaboré pour un album de la série "psychanalyse
Un dimanche matin...du héros", ou un Bastien Vivès se moquant gentiment des racailles avec Poungi, on est quand même surpris. On aurait pu penser que le blog BD était un truc de trentenaires n’ayant pas fini leur croissance. Il est agréable de voir que de plus en plus en plus de personnes s’y mettent, chacun y apportant sa propre expérience et se servant d’un média de plus en plus reconnu par la profession.
L’album est rigolo, le dessin simple et efficace. On reconnaît les héros intergalactiques par quelques traits bien placés et, même si Palpatine a un peu la gueule de Zonzon, l’arrière-grand-mère d’Agrippine, tout cela reste très efficace. Bien sûr, il faut être amateur de blagues un peu lourdes, voire parfois légèrement scato, mais tout cela reste léger, même si la lecture n’est pas recommandée aux moins de 10 ans.
On passe un bon moment de lecture et de détente sans pousser trop loin avec juste ce qu’il faut de décalage. Ça se feuillette comme une bonne demi-heure de procrastination sur internet, ça ne peut pas faire de mal et on sourit quand même assez souvent en voyant les bourdes occasionnées par les épées lasers non maîtrisées, et les running gags concernant la main perdue de Luke Skywalker.