Green Manor - Intégrale
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 22/11/2010 (Tags : green manor tome vehlmann fabien coeur bodart
Mesdames et messieurs, édition spéciale du Journal de Spirou : seize histoires de meurtriers à découvrir. Venez connaître toute la vérité sur le Green Manor's club !
Hôpital de Betlehem, 1899, le docteur Thorne vient voir un patient tout à fait étonnant.
Couverture de l'intégraleThomas Below, ancien domestique du Green Manor's club, a menacé plusieurs personnes avec un couteau à la suite de sa mise à la retraite. Les symptômes ont inquiétants : troubles graves de la personnalité, tendance morbide, délire de persécution. Le docteur est impatient de le rencontrer. Et il ne va pas être déçu, car le majordome va lui raconter seize histoires de meurtres ou de meurtriers.
La fin du 19ème siècle en Angleterre et l'époque victorienne semblent propices à bon nombre de fantasmes meurtriers. Si Jack l'éventreur ou Sherlock Holmes sont les personnages parmi les plus célèbres, Fabien Vehlmann et Denis Bodart ont tenu à rendre hommage à tous ces inconnus dont le machiavélisme et l'élégance ont servi leur desseins meurtriers. Seize petites histoires parues dans le Journal de Spirou depuis 1998 de façon irrégulière constituent cette intégrale. L'album se présente sous la forme d'un roman avec une épaisse couverture au toucher rugueux. La volonté de faire croire à un vieux roman est d'ailleurs plutôt réussie. Et l'intérieur ne l'est pas moins.
L'association du scénariste de Seuls et du dessinateur de Nicotine Gourdon et de Célestin Spéculoos est d'une parfaite adéquation.
Fabien Vehlmann nous régale avec des histoires dignes d'Agatha Christie ou d'Arthur Conan Doyle. Il parvient à dissimuler et à garder le mystère tout au long de ses histoires pour tout nous dévoiler dans les dernières pages. Et à chaque fois, nous sommes étonnés et surpris. Il réussit aussi le tour de force de ne pas se répéter. Et si ses histoires sont celles de meurtriers, tout est fait dans une élégance toute britannique.
Et cette élégance est mise en valeur par le dessin de Denis Bodart. Son style sied admirablement bien avec le style victorien. Il en a, en tout cas, toute la classe et le flegme britannique. Chaque histoire est un condensé d'humour noir. Aucune ne termine bien et souvent les meurtriers s'en tireront à bon compte. C'est moralement incorrect mais terriblement efficace.