GladyS & Monique
Bande Dessinée / Critique - écrit par Maixent, le 30/12/2010 (GladyS & Monique est un album graphiquement imparable, à l'humour ravageur et à l'érotisme puissant...
On avait déjà découvert le talent de Juan-José Ryp dans Jeux de Filles, il y a quelques mois. Tabou réitère avec Gladys & Monique, des personnages qui étaient déjà présents dans le premier opus, avant la parution de l'album Ignominia (en deux volumes), prévue pour plus tard, l'ensemble constituant la totalité du travail érotique de l'auteur.
BatBitchRyp utilise ici les mêmes ficelles que dans le premier opus, soit un dessin parlant de lui-même, occultant volontairement les bavardages inutiles pour une narration plus fluide et plus efficace. Seuls les prénoms des personnages sont énoncés clairement, le reste du langage passant par le corps. Des corps d'ailleurs comme sortis d'un comic américain, milieu dans lequel évolue aisément l'auteur car ayant travaillé pour la maison d'édition Avatar Press avec des gens comme Alan Moore ou Frank Miller. On notera d'ailleurs parmi les historiettes une version érotique et féminisée de Batman en prise avec un Joker en string maltraitant à la cire chaude le fessier d'une pauvre héroïne masquée. Le découpage des cases est lui aussi proche du Comic avec des personnages qui débarquent tonitruants au milieu de la page, faisant jouer leur fouet sur les cases voisines. Pareillement dans le choix du détail pour exprimer les émotions, des yeux énervés en gros plan, une pose érotique pour enfiler un bas...
Le pointillisme redondant mis en avant par le noir et blanc dans Jeux de Filles est ici gommé par l'utilisation de la couleur. Et même si le passage à la couleur est surprenant, le regard s'habitue et on est bien forcé de reconnaître que cela confère plus de force au mouvement des personnages. Comprendre, les fessées font encore plus mal.
Mais surtout, ce qui rend cet album si attachant, c'est la présence omniprésente de
La plus belle pour aller fouetterl'humour, aussi bien dans les situations décrites, comme cette collégienne fessée jusqu'au sang par la directrice pour s'être battue avec une camarade, et s'empressant une fois sortie du bureau de balancer un coup de poing digne de Hulk à cette même camarade pour être punie à nouveau. Ou encore cette partie de poker d'un genre un peu particulier, une jeune fille subissant les assauts d'un chat à neuf queues dont le nombre de coups est proportionnel à la valeur de la carte, jusqu'à ce que Mr Baldwin, le nouveau venu, tire malencontreusement le Joker, et doive subir la vengeance de la jeune fille.
Au final, l'album répond aussi bien à des critères de qualité au niveau de la narration que du graphisme. On sent un réel engouement de l'auteur pour ses personnages qu'il maltraite gentiment, et les aventures rocambolesques et érotisantes de ces deux perverses enchantent les sens.