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7/10Giovanna ! Si !

/ Critique - écrit par Maixent, le 04/04/2008
Notre verdict : 7/10 - Oui Jeanne (Fiche technique)

Tags : giovanna livres eur casotto jeux livraison sciences

Une bd très érotique de qualité en noir et blanc, réhaussée de couleur pour un réel plaisir des sens. Le tout placé sous le signe de l'humour.

Giovanna ! Si ! est le deuxième opus de l’italienne Giovanna Casotto pour Dynamite après le succès ayant conduit à la rupture de stock du précédent, Oh ! Giovanna !
Il réunit huit histoires courtes ayant toujours pour héroïne Giovanna Casotto elle-même.

Du réel à l'hyper réel
Du réel à l'hyper réel
Il est courant de dire que la bande dessinée est surtout le fait d’hommes qui en profitent pour glisser ça et là des femmes aux formes impossibles, purs fantasmes de leur imagination. C’est pourquoi une bande dessinée créée par une femme, en particulier s’il s’agit d’une bande dessinée franchement érotique est toujours un événement. Il n’y a guère qu’Aurélia Aurita pour
Fraise et Chocolat ou des japonaises telles que Kioko Okasaki pour Pink pour être connues du grand public dans cette catégorie. Ce qui est dommage car comme disait un article du Nouvel Observateur à propos de Oh ! Giovanna !, « quand les femmes se lancent dans la BD hard, elles ne font pas les choses à moitié. »

On retrouve dans le trait de Giovanna Casotto quelque chose des pin-ups d’OliviaL'infirmière de la prison
L'infirmière de
la prison
de Bernardinis, célèbre pour ses reproductions de Bettie Page que l’on a pu voir il y a quelques années dans Playboy. On y retrouve aussi du Gil Elvgren dans le choix des poses, si ce n’est qu’ici la jeune femme ne se contente pas de poser lascivement à moitié nue dans une position finalement assez absurde, par exemple la culotte sur les chevilles pendant une bourrasque de vent. Giovanna Casotto a résolu le problème, elle ne porte pas de culotte et se retrouve rarement seule.

Le dessin hyper réaliste en noir et blanc est rehaussé de touches de couleurs savamment disposés qui contenteront les fétichistes de tous bords, qu’il s’agisse de lèvres, d’ongles ou de lingerie d’un rouge pétant, propres à éveiller le désir, forçant le lecteur à s’arrêter d’autant plus à la contemplation du dessin.
Giovanna Casotto n’hésite pas à représenter des scènes très crues, faisant fi du politiquement correct, mais sans jamais sombrer dans la gratuité. D’ailleurs, l’humour que l’on retrouve dans chaque scénette permet de déplacer l’attention du lecteur vers un autre but. Ainsi, lorsque le protagoniste de l’une des historiettes se rend compte de sa méprise, s’apercevant qu’il a couché avec son compagnon de cellule et non pas avec la sœur de ce dernier comme il se l’imaginait dans son rêve, chaque position et dialogue prend alors une autre dimension. Ou bien, Baiser rouge passion
Baiser rouge passion
imaginez l’érection d’un mort qui repenserait à ses nombreuses conquêtes…

Le tout forme un ensemble cohérent sans réel message mais que l’on parcourt avec plaisir. Giovanna Casotto réussit à intéresser le lecteur, se servant avec à propos des codes de l’érotisme et des travers de tout un chacun pour aboutir à des situations cocasses proches du burlesque. Malgré un trait auquel il faut s’habituer, l’hyper réalisme n’étant pas en vogue ces temps-ci, elle nous fait pénétrer dans son univers sensuel avec un réel plaisir des sens et toujours un sourire au lèvres, de concupiscence et d’humour teinté.