Futuropolis

/ Fiche - écrit , le 09/04/2008 - Mise à jour le 11/01/2011

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Site officiel

Possédée à 50% par Soleil et à 50% par Gallimard

Historique et descriptif

Première vie (1972-1994)


Voir à ce sujet le bel album de Florence Cestac La véritable histoire de Futuropolis. A l'origine de la naissance de Futuropolis, pas un homme, pas une femme, mais un couple. Etienne Robial, graphiste de formation, éditeur de son état et Florence Cestac, la dessinatrice que l'on connaît. Au départ, Futuropolis ("Futuro", pour les intimes) n'est pas une maison d'édition mais une librairie de Paris, qui est rachetée par le couple et ouvre ses portes en 1972. Futuropolis devient la première librairie BD de la capitale. Deux ans plus tard, Futuropolis devient une maison d'édition. La politique éditoriale est double. D'un côté, l'on réédite les classiques, notamment les comic strips américains d'avant-guerre (c'est la collection Copyright). Et de l'autre, on publie les oeuvres d'auteurs, des plus aux moins connus, toujours dans l'optique de constituer un catalogue de qualité, indépendant des effets de mode et lois du marché. Pas de séries, que des histoires en un album. Une véritable politique de création. Futuropolis, c'est un peu l'ancêtre de l'Association. Sont produits des albums aux formats très variables. La forme s'adapte ici à l'oeuvre, la pagination, les dimensions des albums sont variables. Cependant, tous sont imprimés en noir et blanc. Parti pris artistique et éditorial ou nécessité économique ? Peut-être les deux. Les albums de Futuro sont d'emblée très stylés : typographie, maquette, on les reconnaît du premier coup d'oeil. Dans les années 1970 et 1980, de grands noms se donnent rendez-vous chez Futuropolis, y faisant germer des oeuvres parmi les moins consensuelles. Tardi réalise deux de ses albums les plus noirs : Rumeur sur le rouergue et La véritable histoire du soldat inconnu. Enki Bilal signe Le bol maudit et L'état des stocks. Les plus investis sont très certainement Edmond Baudoin et Jean-Claude Götting. Götting réalise six albums pour Futuropolis. Baudouin, futur pilier de l'Association, réalise quant à lui pour la maison entre 1981 et 1993 pas moins de onze albums. Les années quatre-vingt sont difficiles pour le marché de la BD et Robial délaisse de plus en plus sa maison d'édition pour Canal Plus, où il est nommé directeur artistique en 1982. En 1987, Etienne Robial s'associe à Gallimard pour continuer à gérer Futuropolis. En résultent des livres mêlant littérature (le fond NRF de Gallimard) et dessin (les auteurs travaillant pour Futuropolis). L'album le plus marquant de cette entreprise sera très certainement Le voyage au bout de la nuit par Céline et Tardi. De 1987 à 1994, Etienne Robial travaille en équipe avec Gallimard à la direction de Futuropolis. En 1994, Robial, pour des raisons personnelles, finit par revendre ses parts à Gallimard et Futuropolis sombre dans le silence. Une tentative de reprise est amorcée vers la fin des années quatre-vingt-dix par Didier Platteau, ancien de chez Casterman, mais n'en aboutiront que deux albums (La boîte noire et La débauche, en 2000) et deux rééditions.

Seconde vie (2005 - ?)


Début des années 2000, Farid Boudjellal, fondateur et dirigeant de Soleil, propose à Gallimard une communauté de biens à Gallimard pour relancer Futuropolis. Boudjellal apporte sur le projet la société de diffusion qu'il a fondé avec Guy Delcourt : DelSol. Sébastien Gnaedig, directeur de collections de Dupuis, populaire auprès de bien des auteurs, rejoint Futuropolis. Il est suivi par Luc Brunschwig, qui va jouer un rôle capital dans la reconstruction. Etienne Robial proteste contre cette reprise et exige que le logo de Futuropolis, qu'il a lui-même créé, ne soit pas utilisé. Robial semble effrayé par l'idée de voir la maison qu'il a créé reprise par Boudjellal : « Cette association entre Gallimard et Soleil pour relancer Futuropolis nest qu'une opération publicitaire. Je connaissais la réputation de Mourad Boudjellal lorsqu'il était librairie à Toulon. On le percevait alors comme un soldeur ! » explique l'ancien éditeur à ActuaBD. Des anciens comme Götting et JC Menu partagent l'avis de Robial. Menu, dans son ouvrage Plates-bandes compare la possession de Futuropolis par Soleil à la cession de la NRF à l'Almanach Vermot. Malgré les protestations du fondateur, Futuropolis sera bien relancé. Exit le logo de Robial, le patrimoine de Futuropolis n'est pas sous-traité pour autant. La reconstruction se fait dans le respect de ce que fut la maison d'édition à ses débuts. La véritable histoire du soldat inconnu de Tardi, ainsi que d'autres oeuvres fondamentales du catalogue sont rééditées. Futuropolis repart sur des bases fidèles à ses origines : ouvrages aux dimensions et à la pagination hors norme, avec, toujours, un format qui s'adapte à l'oeuvre et pas l'inverse. La nouvelle génération d'auteurs fait son entrée. Blutch, David B. et Nicolas De Crécy succèdent aux Götting et autres Jean-Claude Denis. Le travail de Futuropolis renaissant est très vite reconnu, les albums publiés étant d'excellente facture. Fin 2006, l'Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée (ACBD), dans sa liste des quinze meilleurs albums de l'année, sélectionne sept albums du catalogue Futuropolis ! Autre coup d'éclat, la collection 32, lancée et menée par Luc Brunschwig, véritable petite révolution. 4,90 euros la bande dessinée, 32 pages, un rythme de parution élevé, un esprit feuilletonesque... Sur les six mois qui s'écoulent d'avril à octobre 2006, 14 albums paraissent, pour sept séries entamées. Mais des problèmes se posent : des recettes décevantes pour un rythme de parution trépidant. La collection s'arrête brusquement, mais les titres entamés connaissent ensuite une réédition sous forme cartonnée, ce qui permettra aux auteurs d'aller au bout de leurs histoires.


Les collections

32 La première collection de Futuropolis, seconde vie. Une collection menée avec passion et conviction par Luc Brunschwig, qui fait s'enchaîner les albums de trente-deux pages, au format souple, à un rythme feuilletonesque. Malheureusement, la collection n'a pas connu le succès escompté sous sa forme première, et a dû s'arrêter.


Auteurs symboliques Enki Bilal, Jacques Tardi, F'Murrr, Ever Meulen, Jean-Claude Denis, André Juillard, Götting, Edmond Baudoin, Florence Cestac, Blutch, David B., Nicolas de Crécy, Laurent Hirn, Luc Brunschwig, Ludovic Debeurme, Pascal Rabaté