1.5/10Mon frère ce boulet !

/ Critique - écrit par Maixent, le 20/03/2011
Notre verdict : 1.5/10 - BD boulet (Fiche technique)

Tags : frere boulet tome ridel curd replique livre

Un album jeunesse qui ressemble plus à un story-board qu'à un album fini. des gags qui tombent à plat et rien de vraiment nouveau...

Avec un dessin qui ressemble à s’y méprendre aux esquisses ratées ou faussement enfantines des Studios Hanna Barbera (on pensera à la mère Pierrafeu ou Daphné dans le rôle de la baby-sitter), nous avons ici une bande dessinée faussement moderne sur le thème des rapports entre frères. C’est assez classique que d’associer deux entités à la fois unies et différentes autour
Daphné de Scooby-Doo dans le rôle de la baby-sitter
d’un noyau familial. Il y a eu Titeuf et Zizie, ou encore Boule et Bill (attention, Bill est un chien et n’est pas le demi-frère de Boule, ce serait contre-nature, mais l’articulation entre les deux protagonistes est semblable) ou tous les duos d’enfants qui s’aiment et se chamaillent à longueur de temps comme Corinne et Jeannot. On l’aura compris, on se trouve dans le registre de la bd jeunesse, mais là où certains transcendent le genre et réussissent à créer une alchimie et une force avec des gags simples évoquant des rapports humains que tout le monde a connu sans pour autant sombrer dans la facilité, d’autres ne font que sortir des clichés sans fondements qui agacent plus qu’ils n’amusent.
Alors que le scénariste a prouvé auparavant sa valeur en travaillant sur Le P’tit Sarko, album tout à fait honorable, et surtout le jeu vidéo, Les Lapins Crétins, il semble ici en manque total d’inspiration. En transposant ses héros dans un univers contemporain accessible à tous soit, des jeunes qui quittent leur H.L.M au
Ah ! Ah ! Famille nombreuse. Famille heureuse...
profit d’un pavillon de banlieue, le scénariste, au lieu de livrer un récit sur le déracinement et les différences de culture, ne fait qu’édulcorer une certaine réalité, celle du cliché, déjà peu intéressante par elle-même. Il est assez facile de faire de l’humour avec un groupe se retrouvant dans un milieu complètement différent dans lequel il a autrefois évolué où il sera désormais inadapté et en marge, le décalage faisant forcément naître le gag. On pensera à la série télé The Riches dans laquelle une famille de gens du voyage se retrouve catapultée dans une résidence bourgeoise. Mais ici, même ce ressort facile ne fonctionne pas. Les deux frères ont beau essayer de passer pour des racailles avec leurs codes de conduite et des coups de poing pour s’exprimer face à de gentils petits bourgeois, ce n’est en aucun cas crédible. Ce sont juste des petits cons qui se disputent, partageant leur vie entre des parents divorcés qui ne servent à rien et leur Playstation. Les gags ne sont pas drôles et l’on ne s’attache pas aux personnages, plus horripilants que drôles.
Le dessin, on l’a déjà dit, ressemble plus à un travail préparatoire qu’autre chose et participe à cet effet brouillon que l’on ressent dans le scénario. Comme si rien n’était vraiment achevé. Du coup, on lit, on s’ennuie un peu, on se dit que ce n’est pas repoussant, mais en fermant le livre, plus aucun souvenir si ce n’est cette sorte de magma informe qui aurait mérité un peu plus de finitions.