Freak angels - Tome 1
Bande Dessinée / Critique - écrit par Canette Ultra, le 26/07/2010 (Tags : tome freakangels ellis warren comics duffield livres
Et si les enfants du Village des Damnés avaient grandi ? Voilà l'idée de Warren Ellis lorsqu'il débute Freak Angels. Sa théorie va nous mener dans un très bon album à la fois intriguant et rythmé.
FreakAngels est un album qui sait intriguer le lecteur. En effet, Warren Ellis est un habitué des intrigues et des personnages complexes. Que ce soit sur Judge Dredd, Stormwatch ou encore X-Men, le Britannique a toujours aimé impliquer de nombreux personnages et présenter tous les aspects de l'humanité. Que ce soit sur le plan du social ou des projections futures, l'homme est au centre de ses préoccupations. Duffield quant à lui est un artiste dont la première vocation était l'animé. Son style s'en ressent au niveau du trait mais surtout du point de vue de l'action. Très vivant, ses dessins savent insuffler la vie.
Londres et ses touristes.La première chose qui nous frappe en lisant les premières planches de cet album, ce sont bien les points forts des deux hommes. Ellis et Duffield ont parfaitement utilisé les qualités décrites en introduction. Les personnages, dès les premiers instants, s'avèrent complexes et intriguant. On veut en savoir plus. En même temps, les dessins nous font découvrir une ville post-apocalyptique dont la technologie très « steampunk » nous laisse sans voix. Plus l'histoire se déroule devant nos yeux, plus nous voulons en savoir plus. Que ce soit à propos des personnages, des évènements passés ou futurs, nous sommes véritablement scotchés par cet album. Le dessin est peut-être parfois trop net ou il manque de jeu d'ombre mais il favorise l'action. Le coup de poing de Kurt ou les chevauchées aériennes de KK semblent s'animer devant nous. Les personnages sont nombreux par ailleurs et ils ajoutent de la profondeur au récit. Les FreakAngels sont douze. L'auteur ne nous les présente pas tous dans cet album mais on sent des différences entre chacun. Plaisir, culpabilité, désir de domination, ils ont tous de profondes aspirations et leur passé commun ne fait que complexifier la chose. Ils pourraient presque avoir une histoire que leur est dédiée. Leur ressemblance physique peut parfois prêter à confusion mais leur personnalité permet de ne pas se perdre. Les autres personnages sont peu présents sauf Alice qui fait une entrée tonitruante dans le récit et qui est la clé de voute de ce tome. La raison de sa présence est le déclencheur de l'intrigue mais aussi des principales scènes de combat.
Do you want a cup of tea ? L'intrigue peut se résumer au postulat suivant : que serait-il arrivé si les enfants du Village des Damnés avaient grandi ? Ainsi, selon Ellis, ils auraient grâce à leurs pouvoirs plongés le monde dans une sorte d'apocalypse. Tout semble fait de récup' dans ce Londres noyé sous plusieurs mètres d'eau. Les douze enfants semblent s'être séparés de l'un de leur membre (Mark) après que celui-ci ait « dépassé les limites ». Il envoie donc Alice (entre autre) pour se venger . Les rapports entre les onze jeunes adultes restant ne sont pas idylliques. Les liens sont tendus entre plusieurs d'entre eux et le lien télépathique qu'ils partagent n'est pas la seule raison de cette tension. Amour, jalousie, culpabilité ou vengeance, les liens sont complexes dans la communauté de Whitechapel dans laquelle vivent nos héros.
Ils se font des cheveux dans cette série !Un premier album très réussi de la part du duo Ellis et Duffield. De la première page à la dernière page, ils savent garder le lecteur en haleine. La complexité et le nombre de personnage peut freiner les lecteurs les moins hardis mais l'expérience vaut le coup. De même, le dessin peut sembler parfois trop proche de l'animé ou il peut sembler manquer de nuance mais il offre un dynamisme rare.