5/10Les Faux visages

/ Critique - écrit par plienard, le 20/02/2012
Notre verdict : 5/10 - Une vraie histoire (Fiche technique)

Le gang des postiches s’est rendu célèbre dans les années 80 pour ses braquages de banques théâtraux. Tous déguisés de fausses barbes, de turbans, de costumes, de grosses lunettes, en Dupont et Dupond, en indien ou en rabin... ils ont écumé les banques parisiennes entre 1980 et 1985. Ils étaient huit – Simon Hadjaj, Robert Kuszner, Régis Mélingue, Lesage, Jean Gaouti, Bernard Levert, Rouve, Jean-François Tchoubitchevsky – et le dernier fut arrêté en 2004 ! C’est leur histoire que David B (au scénario) et Hervé Tanquerelle (au dessin) nous font découvrir dans leur album, Les Faux visages, paru aux éditions Futuropolis.


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Connu pour faire partie des pères fondateurs de l’Association, David B. entame, chez Fututropolis, une série consacrée au milieu du banditisme avec cet album. Alph-Art Coup de cœur, en 1992, pour Le Cheval blême et Alph-Art du meilleur scénario, en 1996, pour l’Ascension du Haut mal, il est aussi, entre autres, l’auteur du Capitaine écarlate (2000, Dupuis) avec Emmanuel Guibert ou, plus récemment, Les Meilleurs ennemis, en 2011, chez Futuropolis.

Hervé Tanquerelle est bien connu chez KRINEIN pour sa participation au collectif sur Lucha Libre. Ici, on passe à tout autre chose. Avec un trait réaliste, il parvient aisément à rendre l’atmosphère de l’époque des années 80. On voit que c’est une histoire de voyous de par les décors, les voitures et les costumes.

Dans ce premier livre sur le gang des postiches, David B.décrit leurs casses avec fidélité. Il tente aussi de retranscrire les rapports humains au sein du groupe et de montrer les différentes psychologies des personnages. Entre le violent Robert Kuszner, le mystique Régis Mélingue, Lesage et ses relations dans le milieu, ou Tchou le dépressif, le panel de psychologie est assez large. Peut-être trop. À vouloir traiter les huit personnages de façon égale, l’auteur ne les traite que superficiellement. Aucun ne ressort vraiment aux yeux du lecteur. À cela, viennent s’ajouter des flics ripoux qui profitent de la renommée du gang pour faire leurs menus larcins, le tout dans une guerre des polices à peine traitée. Ainsi, on a une fiction sans réelle accroche avec de nombreuses informations, de nombreux personnages et qui manque cruellement d’envergure.


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