7/10Le Fantôme de l'opéra - Première partie

/ Critique - écrit par plienard, le 05/06/2011
Notre verdict : 7/10 - Un vrai album sur un air de Faust (Fiche technique)

Le roman de Gaston Leroux est adapté par Christophe Gaultier dont le style correspond bien à l’ambiance et à ce style. Il en a, en tout cas, trouvé les codes.

Un nouveau directeur à l’opéra Garnier est arrivé. Il prend les dernières recommandations de son prédécesseur qui lui précise une chose invraisemblable. La loge n°5 doit rester toujours libre et une rente mensuelle de 20 000 francs sera versée à un certain fantôme de l’opéra.


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Cet album est l’adaptation d’un roman éponyme de Gaston Leroux qui a aussi écrit le célèbre Le mystère de la chambre jaune. Dans un style éloquent et avec beaucoup de noirceur, Christophe Gaultier signe ici un bel album. Retranscrivant avec talent les émotions des personnages par des visages peu marqués mais qui sont paradoxalement très expressif, le scénariste-dessinateur donne vie à son album faisant-fi des détails, le dessinateur du
loup-garou de Solvang ou Donjon Potron-minet-83 suggère plutôt les atmosphères et emmène dans le bal des sentiments entre Ingrid Daaé, Pierre de Chagny et le fantôme de l’opéra. Deux hommes, enfin un homme et un fantôme pour une femme. Si le premier est un amour de jeunesse, le second a une emprise presque surnaturelle sur la chanteuse et est presque son pygmalion. Il en a fait une artiste incroyable, lui a donné une force incroyable à sa voie comme s’il l’avait envoutée. Christophe Gaultier semble avoir le style idéal pour ce genre d’histoire alliant fantastique et thriller. Son dessin sombre sied bien à l’ambiance noire qui peut-être associée à la mort (et le compliment s’adresse aussi à Marie Galopin qui a fait les couleurs de l’album). Le trait épais de dessin donne une profondeur supplémentaire et son imperfection accentue la tragédie.

Loin des codes habituels et traditionnels de la bande dessinée, le style graphique de Christophe Gaultier s’exprime ici à plein sans fausses notes. On attend la suite avec oppression.


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