8/10Faites partie des gens branchés avec Flywires

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 23/02/2011
Notre verdict : 8/10 - Vers l'infini et au-delà ! (Fiche technique)

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Kesley nous emmène dans son monde futuriste où, non content d'être un loser, il va également attirer les problèmes comme un aimant. Heureusement, son esprit de déduction et son humour insubmersible nous transportent dans un comics palpitant alliant enquête et action débridée.

Les Humanoïdes associés ne prennent pas de vacances et c’est ainsi que nous découvrons ou redécouvrons la saga de L’Infini. Cette série paraît dans une intégrale au titre bien senti : Flywires. Derrière ce nom se cache une enquête futuriste dans un style que Ennis ne renierait pas. En effet, Chuck Austen est un vieux de la vieille dans le monde des comics et dans cette création, son héros semble un parfait mélange entre Kev le Magnifique et Blade Runner. Une sorte de Corben Dallas de l’espace qui aurait troqué ses fringues fluos pour un t-shirt jean aussi abîmé que le héros.


On se sent tout de suite connecté aux gens !
C’est ainsi que Kesley Fontine débarque devant nos yeux. Il fait partie d’un immense vaisseau spatial qui fonce vers une nouvelle planète après que la Terre soit devenue inhabitable. A l’intérieur, l’ensemble de l’humanité y vit et chaque individu est branché sur l’internet via une puce électronique. Tout le monde ? Et bien non, Kesley est un loser et il ne peut plus commander de pizza d’une seule pensée. Il est donc un paria, un solitaire évoluant dans un monde aussi virtuel que réel. Sa vie est pourrie mais elle le devient davantage quand des tueurs explosent son salon et tentent de tuer un enfant. Son passé de policier prend le dessus et il sauve le jeune garçon. Alors qu’il pensait retourner à son inactivité, il se voit confier la garde du gamin. Pour s’en débarrasser, il va mener l’enquête. Le franc-parler de l’enfant et l’attitude de Kesley nous enchantent à chaque instant. L’arrivée de nouveaux personnages vont rendre cette enquête aussi palpitante que déjantée. Ainsi, nous nous baladons avec plaisir entre chaque chapitre et il devient de plus en plus dur de lâcher ce comics sans le terminer. Les surprises vont être à la hauteur de la cité galactique et Kesley va se débattre dans les problèmes pour notre plus grand bonheur. Dès qu’il est proche d’un semblant de tranquillité, le voilà propulsé dans une nouvelle galère. De même, dès qu’il s’approche d’une attitude héroïque, le destin s’acharne à le faire passer pour un perdant.


Je vois ma maison !
Cet ensemble ne serait pas aussi percutant sans la collaboration de Cossin au dessin. Son passé sur Métal Hurlant lui confère sûrement cet impact et ce décalage qu’il insuffle dans ses personnages. Les expressions du visage leur confèrent une vie qui contrastent avec l’aspect aseptisé du vaisseau. Cependant les décors ne sont pas négligés puisque nous avons la joie de découvrir de grands espaces ou des avenues aux profondeurs abyssales. L’action laisse place à des échanges de tirs énergiques ou certains effets de flous renforcent la vitesse de ces séquences. Enfin, le mélange enquête, humour et action trouve ici un équilibre rare qu’il convient de saluer.

Addictif et fun, cet album sait distiller une aventure aussi colorée dans ces décors que sombre dans certaines de ces thématiques. Le rapport aux machines et au virtuel est présent en toile de fond sans jamais devenir invisible. Sa présence, source même de la personnalité de Fontine nous donne une belle leçon sur les rapports humains. Un comics palpitant qui sait tenir le lecteur en haleine.
Le plus dur, ce n'est pas la chute ...