Excalibur - Chroniques - Tome 1 : Pendragon
Bande Dessinée / Critique - écrit par Canette Ultra, le 01/09/2012 (Tags : excalibur merlin chroniques tome pendragon droit retractation
S’il y a un bien un domaine couvert en long en large et en travers, c’est bien la légende arthurienne. Ce constat est aussi vrai en bande dessinée. Sans cesse remaniée et réinterprétée au fil des siècles, elle possède un atout que recherchent beaucoup d’auteurs : une marge de manœuvre. Jean Luc Istin connaît parfaitement le sujet et après une longue expérience sur les légendes celtiques et sur Merlin, il s’attaque à Excalibur, l’épée magique que le roi Arthur est connu pour avoir arraché du rocher. Cependant, Istin ne va pas s’occuper d’Arthur en lui-même dans ce tome. Il va plutôt consacrer son travail à son père Uther. Pour ce faire, il s’attache les services de Brion qui, notamment sur l’Épopée de Gilgamesh, a prouvé son talent en temps que dessinateur.
Merlin, toujours écolo ! Ainsi, Istin nous présente Merlin et ce dernier se fait remettre Excalibur. Avec cette épée, il entend faire d’Uther, celui qui unira les peuples bretons. Seulement Uther est un jeune guerrier impétueux qui ne sait que faire couler le sang. Néanmoins Merlin parvient à le responsabiliser et petit à petit, Uther devient un meilleur dirigeant. Dans le même temps, nous rencontrons Gorloix qui, par fanatisme religieux, brime sa femme et sa fille. Cette dernière n’est qu’autre que Morgane, jeune fille qui est connu des amateurs de légendes celtiques. Tous ces personnages vont donc se rencontrer pour faire vivre la légende que veut nous raconter Istin. L’ensemble prend bien et on regrette que ce tome ne soit pas plus long. Istin parvient à traiter le « règne » d’Uther avec assez de panache pour rendre le tout vif et même surprenant. Morgane est d’ailleurs excellente en petite sorcière aussi attachante qu’inquiétante. Elle remet Merlin à sa place régulièrement et elle donne ainsi au mage, une humanité confondante.
Le travail d’Istin est bien mis en valeur par Brion qui sait capter le passage du temps avec talent. Les évènements s’enchaînent et le dynamisme est toujours de mise. Les détails fourmillent et il est véritablement plaisant de voir les armures, les châteaux ou encore la barbe de Merlin au vent. Brion parvient d’ailleurs à nous donner une belle interprétation d’Avalon avec son architecture intemporelle et ses belles naïades. Un tome séduisant qui joue peut-être un peu trop la carte de la rapidité pour décrire des actions et une temporalité complexes. La suite promet en tout cas, d’être intéressante si le duo continue sur cette lancée.