L'Etranger
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 06/05/2013 (
Les éditions Gallimard et sa collection fétiche nous propose une adaptation du roman de l’étranger d’Albert Camus par Jacques Ferrandez. L’auteur de bande dessinée n’en est pas à son coup d’essai avec cet auteur dont il a déjà adapté l’hôte (même édition, même collection). Il s’attaque pourtant, ici, à un chef d’œuvre de la littérature et nous en livre sa vision dessinée.
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Faisons un petit rappel de l’histoire, s’il est réellement nécessaire de le faire. Meursault se rend aux funérailles de sa mère qu’il avait dû placer à l’asile, n’ayant pas les moyens de s’en occuper. À son retour, il rencontre la belle Marie Cardonna et se met à fréquenter son voisin de pallier, Raymond Sintès par qui le malheur va arriver.
Le dessin de Jacques Ferrandez est beau avec quelques superbes pages de décors très précis, d’Alger notamment. Ce que l’on retient de son adaptation, c’est le sentiment de chaleur que subissent les personnages pendant l’enterrement, à la plage, dans la prison, au procès ... La désinvolture de Meursault joue contre lui et est très bien rendue par les textes mais aussi par les images. Elle reste aussi étrange dans cet album que dans le livre de Camus. Quant à l’assassinat de l’arabe, il apparaît peut-être plus évident ici.
Découpé en deux parties, avant et après le meurtre, c’est la seconde partie qui est la moins emballante. De par son déroulement, où Meursault s’interroge beaucoup. On a donc de longues suites de cases avec des commentaires exprimant les réflexions du personnage. Il est, en effet, difficile de conceptualiser tout cela en image. On pardonnera donc ces longueurs surtout quand elles sont écrites par Camus.
Au final, on a un bel et bon album, qui permet de découvrir autrement le livre avec les images d’un autre. Mais cela n’enlève en rien l’envie de (re-)lire le livre.
DR.