6/10C'est comment qu'on freine ?

/ Critique - écrit par plienard, le 14/09/2011
Notre verdict : 6/10 - La vie (Fiche technique)

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Cyril, acteur, profite de la vie. Il en prend une pleine bouchée à chaque fois et ne s'ennuie pas de considération sur l'avenir ou la fidélité. Pourtant il va bien falloir qu'il y pense un jour. Grégory Mardon nous propose le second volet que la comédie du quotidien avec sa justesse et son talent.

Cyril, c’est le mec cool par excellence. Celui qui fume la vie par les deux bouts. Peu scrupuleux sur la fidélité (« Je m’en fous de cette fille-là ! Natacha, c’est pas pareil »), il aime faire la fête, et a plutôt pas mal de succès avec le sexe opposé. Et un jour, la vie va le rattraper. Natacha, sa copine donc, va tomber enceinte, son père va faire une attaque cardiaque. Au début, c’est lui qui menait la barque, mais maintenant il n’est plus maître de rien et tout s’accélère.


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Grégory Mardon continue son « extravagante comédie du quotidien ». Après
Les poils, qui commençait par une fête costumée, on repart du même endroit mais avec des personnages différents. Ils ont été à la même fête. Ce clin original donne à son projet (triptyque sur le quotidien) un peu plus de valeur et d’homogénéité. Au-delà, cet auteur, s’il continue comme cela, va devenir mon auteur préféré. Celui par lequel j’achèterais ses albums les yeux fermés. Pour l’instant, la facilité avec laquelle il dépeint le quotidien, disons plutôt les quotidiens, est assez déconcertante. Dans Les poils, il raconte l’amour, la fidélité avec un couple, Gladys et Fabrice, qui cherche à briser la routine qui peut s’installer. Ici, un peu de la même manière, il raconte les événements qui viennent changer une vie : la vie, la mort. Des choses normales qui arrivent à bon nombre de personnes mais qui amènent  forcément des remises en cause, des bouleversements. Les expressions des personnages, les petits détails (comme l’érection du matin), donnent à la fois de la réalité, mais aussi beaucoup d’humour.

Si le début est un peu pataud (en ne tenant pas compte de la partie faisant un rappel de l’album Les poils qui amusera uniquement les lecteurs des deux bandes dessinées) avec un Cyril plutôt égoïste, fuyant les questions, on attendra avec impatience les événements qui vont contrecarrer sa vie. Ils mettront un certain temps à arriver, Grégory Mardon mettant bien en place ces personnages. Si bien que l’impression que la vie s’accélère pour notre beau gosse de papier est accentuée par la fin qui accumule tout.


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