8.5/10Escobar le dernier maya - Tome 1 - L'esprit de la forêt

/ Critique - écrit par plienard, le 24/06/2011
Notre verdict : 8.5/10 - Louis attaque (Fiche technique)

Tags : louis escobar dernier tome livres maya esprit

El diablo negro est revenu du diable vauvert pour remettre les pendules à l’heure avec Rosario. Louis signe un album plein d’énergie qu’on lit à toute vitesse.

Au bar du petit pueblo Dedos del diablo, on trouve une plantureuse segnorita, Ehowee, et le vieux Hijö qui connaît toutes les légendes mayas. En échange de quelques bières, il vous raconte la fin du monde selon les mayas mais aussi le secret du Ché-é ou el diablo negro, et pour cause, c’est son père.


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L’auteur de ce somptueux album s’appelle Louis. Vous l’avez sans doute déjà lu dans Tessa, agent intergalactique (Soleil, avec Mitric au scénario), 42 agents intergalactiques ou Kookaburra universe (tome 9 et tome 13). On reconnaît d’ailleurs assez facilement le trait spécifique de son dessin avec ses personnages aux visages et aux physiques angulaires. Enfin, sauf pour Ehawee ...

Dans cette nouvelle série, il nous propose un nouvel épisode à la sauce maya de la lutte  du bien (personnalisé par Ché-é) et le mal (personnalisé par Rosario). El diablo negro (= Ché-é) est le dernier de son clan, les gardiens. Rosario et son clan des incarnés l’avaient laissé s’échapper par faiblesse. Après plusieurs années, ils sont toujours à sa recherche et veulent réparer leur erreur.

Bien plus qu’un album de présentation, ce premier tome met en place des personnages et leur psychologie. Au travers de flash-back, Louis nous raconte l’histoire d’Escobar, conquistador surnommé « capitaine sans peur », à la recherche de l’Aktun kaah, sorte d’eldorado maya. Dans son style si personnel, pêchu et avec énormément d’énergie, l’auteur propose d’emblée quelques parties de gunfight. Il lui aura fallu un seul album pour déjà bien cadrer ses personnages et préparer un affrontement qui s’annonce dantesque ente Ché-é et Rosario. Usant des speedlines, que l’on pourrait traduire tout simplement par traits de vitesse, chaque case retranscrit le mouvement et une énergie incroyable. On évite les balles, on saute dans les ravins, on casse les bras des voyous avec le héros. On est presque essoufflé, tellement cela va vite et que l’on vit totalement l’histoire.


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Un mot aussi sur les couleurs de Daviet qui donnent une identité à l’album, son côté sud-américain, sans jamais faire perdre l’énergie du dessin. Elles mettent en valeur le travail de Louis de façon presque anodine. Vous pouvez aussi consulter son blog
serial-color.blogspot.com sur lequel vous découvrirez les planches d’Escobar, mais aussi celles de 7 clones, prochain album chez Delcourt de la série 7.

Un dieu gentil unique descendant de son espèce (pour l’instant), un dieu méchant, on pourrait penser que le sujet va être un peu trop manichéen. Il n’en est rien. Ché-é est là pour sauver son clan et pas pour aimer son prochain, même s’il est plutôt sympa et semble avoir connu la passion avec une prénommée Magdalena. Rosario, quant à lui, aime la domination. Les deux sont doués de pouvoirs surnaturels dont notamment la transformation en bêtes formidables ou monstrueuses (selon le clan). Mais tout cela pourrait s’avérer très lourd s’il n’y avait pas l’humour en la personne de Hijö, qui permet de faire baisser la pression et de ne pas donner un côté trop sérieux à la bande dessinée.

Après Red Hot ladies, voici une nouvelle collaboration entre Louis et Daviet pour un album original avec des sujets connus. Grâce à la puissance du dessin, le lecteur est emmené dans un monde fait d’aventures, de magie et d’écologie.


Que de la gueule !