8/10Les Epées de verre - Tome 2 - Ilango

/ Critique - écrit par plienard, le 17/03/2011
Notre verdict : 8/10 - Melting-pot artistique (Fiche technique)

Yama et Miklos arrivent à Karelane où Orland fait régner l'ordre de façon cruelle. Le désir de vengeance de la jeune fille lui fait perdre de vue sa destinée. Quant à Orland, son fils devient ingérable. Il s'appelle Ilango.

Yama est à la poursuite d’Orland, accompagnée de Miklos et de Booba, Aulis et Catano. Ils arrivent à Karelane, gigantesque mégalopole qui doit sa survie au barrage construit par les « moucherons », des hommes et des femmes venus chercher refuge aux abords de la cité à la suite du dérèglement climatique. Yama est devenue une jeune fille, sa colère est toujours présente et son désir de vengeance prend le pas sur son destin. Dans la cité, Orland est devenu le chef de la milice qui réprime le moindre manquement à la règle.


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Depuis 2004, Sylvianne Corgiat scénarise des bandes dessinées pour les Humanoïdes associés et a à son actif les séries Lune d’ombre et Elias le maudit. Laura Zuccheri est, quant à elle, une artiste multi facette. Si elle fait ses débuts dans la bande dessinée en 1992, elle a aussi d’autres activités artistiques, comme les illustrations et les peintures à l’huile. Après une rencontre en 2006, les deux auteures démarrent leur collaboration en 2009 avec le premier tome des épées de verres, Yama. Quatre épées agiques apparaissent aux quatre coins d’un monde dont le soleil est en train de s’éteindre. L’une d’elles s’écrase près du village de Yama, dont Achard le père est le chef. Tout ceux qui la touche se transforme en verre, sauf Yama. Est-elle l’élue ? Mais quel est son rôle ? Dans le même temps, le mercenaire Orland exige un impôt au village. Ce sera Arc-en-ciel, la mère de Yama. Achard refuse et sera tué. Yama promet alors de tuer le responsable de l’assassinat de son père. Dans sa fuite, elle rencontre un ermite, ancien guerrier, nommé Miklos.

On retrouve donc ce duo artistique avec le tome2 Ilango. En effet, le tome 1 nous a donné envie de connaître la suite des aventures de la jeune fille qui veut venger son père. Mais résumer cette série à une simple histoire de vendetta serait un peu léger. Car en parallèle, il y a la présence énigmatique de ces épées de verre. A quoi servent-elles ? Ont-elles une relation avec les dérives climatiques ? Quel est le rôle de Yama dans tout cela ? Malheureusement, dans ce tome, il n’y aura pas de réponse. Bien au contraire. Les mystères s’épaississent avec l’arrivée d’Ilango, un jeune garçon qui n’est autre que le fils d’Orland. Ajoutez à cela une Yama sentimentalement à la dérive et vous aurez un rapide aperçu de la richesse du récit.


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Richesse scénaristique mais aussi richesse graphique aussi avec Laura Zuccheri qui semble être la fusion artistique entre Léo (
les mondes d’Aldébaran), Moebius, Jodorowski et Druillet. Pour le premier, on reconnaîtra des similitudes dans l’expression des visages, notamment dans les sourires ultra-brite, mais surtout dans le bestiaire proposé. Pour les suivants, c’est une somme d’éléments qui nous fait penser à eux. En premier lieu, l’éditeur historique des trois hommes. Ensuite, la garde-robe et les costumes des gardiens de Karelane ont l ‘élégance et la folie d’un Druillet ou d’un Moébius. L’univers de science-fiction et de peuples opprimés n’est pas sans rappeler non plus certains thèmes de Jodorowski. Que dire aussi des sublimes architectures de la cité et des vues représentées par la jeune femme. Les traits sont précis, les couleurs superbes. Laura Zuccheri se fait plaisir et nous fait plaisir.

Attention, les femmes sont en train de prendre le pouvoir. Si pour l’instant, beaucoup d’entre elles se cantonnaient à des albums « girly », racontant leur quotidien sur internet, certaines arrivent dans la mythique chapelle de la bande dessinées franco-belge. Et avec autant de talent, les deux jeunes femmes peuvent être accueillies à bras ouverts.


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