4/10L'Epée de Feu - Tome 1 - La malédiction de Garlath

/ Critique - écrit par athanagor, le 14/08/2009
Notre verdict : 4/10 - Le peu d'effet (Fiche technique)

Nouvelle parution chez Soleil Celtic, et peut-être une de trop. Malgré une histoire qui pourrait offrir de l'intérêt, le tout est plombé par un trait académique sans réelles nuances, autres que celle du coloriste.

Au large de la côte d'émeraude, en 1756, Garlath un puissant sorcier, coule un navire de commerce dont le seul crime est d'offrir asile et transport à Mais, comment ça tient ?
Mais, comment ça tient ?
Lifelde. Celle-ci était l'élève de Garlath et il a décidé de la liquider, mais on ne sait pourquoi. On peut tout de même supposer que Garlath est un mauvais coucheur, vu qu'il n'hésite pas à couler un navire entier ainsi que tout son équipage dont le seul tort est d'avoir un capitaine bien gaulé, qui aime les blondes. 92 ans plus tard, Terreg Halon, chef d'une bande de malfrats bretons, se retrouvera à son tour au mauvais endroit, au mauvais moment. Alors qu'il espère, par un soir de tempête, le bateau d'un de ses comparses, il aperçoit la silhouette du navire précédemment coulé. N'écoutant que sa cupidité, il se rend au péril de sa vie, à laquelle il n'attache plus beaucoup d'importance depuis la mort de son frère, sur le vaisseau. Mais quel drôle de trésor pourri y trouvera-t-il. Le fantôme de Lifelde, ayant parvenu à remonter le navire à la surface pour quelques instants, va s'attacher à Terreg, obtenant ainsi la possibilité de s'échapper de son cercueil abyssal. Elle aura alors besoin de Terreg pour lui permettre de rejoindre le royaume des morts, s'ils parviennent toutefois à garder Garlath à distance.


C'est une histoire assez peu emballante, de fantôme, de sorcier breton et de bandits de grands chemins que nous propose Sylvain Cordurié. Pourtant bien développée dans son cheminement narratif et jouant sur la sympathie naturelle qu'inspire les mauvais garçons repentis, elle n'arrive pas à trouver les petits trucs qui font qu'on prend un réel plaisir à la lecture. Tout n'est pourtant pas à jeter, car la dernière page se tourne avec un petit pincement de curiosité. Peut-être faut-il voir là le fait que le Par magie !
Par magie !
personnage principal, bien que cherchant à se détacher de ses mauvaises habitudes éthyliques qui détruisent plus son entourage que lui-même, reste malgré tout un assassin, soit un personnage plus nuancé qu'un simple Robin des bois breton.

D'un autre côté, une suite serait synonyme de 48 pages de plus dessinées par Kovacevic, et là le doute s'insinue sévèrement. On aurait tendance à qualifier son dessin de moche, et on n'aurait qu'à moitié raison. Plus vraisemblablement, son trait semble taillé pour une autre forme d'expression graphique. Dans l'ensemble, les contours sont très appuyés au détriment des couleurs d'Olivier Héban qu'on sentait capable de faire des merveilles. Cette façon de forcer les contours donne plus l'impression de voir le travail d'un dessinateur de dessins animés que de BD, appuyant sur des éléments aisément distinctifs des visages et des silhouettes. En l'espèce, Lifelde n'est qu'une paire de sein dont l'immobilité graphique finit par déranger. Ainsi, ce trait qui s'entend très bien à la représentation des décors et des objets inanimés, confère aux personnages des semblances de statues, leur ôtant toute apparence de vie.

Difficile dès lors de s'enthousiasmer pour le produit final, perdu dans le marasme habituel des histoires aux jus de hêtre que produit quotidiennement la franchise Soleil Celtic.