7/10Une Enquête du commissaire Crémèr - Tome 1 - Crémèr et le maillon faible de Sumatra

/ Critique - écrit par Sylvain, le 24/01/2008
Notre verdict : 7/10 - Un album Kouyû-Kouyû (Fiche technique)

Tout commence avec cette croisière dont le commissaire Crémèr parlait tout le temps et qu'il a fini par faire dans l'océan indien. Bon, passons sur le fait qu'il soit parti avec son fidèle adjoint Georges Lucas (mais attention, il est appelé Georges, ou Lucas, mais jamais les deux en même temps) et sa chienne Jessica, l'histoire n'a pas été scénarisée pour garantir une cohérence absolue. Ça n'est visiblement pas le cas, l'idée étant de rigoler (un peu), choquer (un peu), s'interroger (un peu) sur les tribulations du fameux Crémèr. Personnage dont on dit qu'il a été créé en 1997 par le scénariste David Vandermeulen, qui n'était pourtant pas très client de Maigret, que ce soit en livre ou en série (il aimait juste l'allure de Bruno Cremer).

Commençons donc par parler du scénario : le docteur Schrewbury meurt dans un "accident" de tronc d'arbre (ce dernier lui tombe dessus), accident ou meurtre ? on peut se poser la question vu que le tronc d'arbre a été abattu à la hache (belle prouesse vu la taille de l'arbre et de la hache d'ailleurs) par un primate fort intelligent (pour un primate) ou un peu limité (pour un être humain). De cet évènement découle le reste du scénario : doit-on poursuivre le meurtrier humain ou relâcher la bête ? Peut-on exploiter impunément son prochain, fut-il proche de la bête ? Vandermeulen ne répond pas, mais sous une allure sarcastique et un peu provocatrice essaye de nous faire nous interroger sur ces questions. Le final,qui ne laisse planer aucun doute sur son avis sur la mondialisation et l'exploitation des salariés par les multinationales, étant d'ailleurs particulièrement cynique.

Le dessin est dû à Daniel Casanave et se situe dans la ligne "poisson pilote". J'aime beaucoup ce genre de dessin qui très clairement n'insiste pas sur le réalisme mais au contraire exagère un peu le trait et est centré autour du propos (et pas l'inverse, ce qu'on trouve chez certains dessinateurs stars, qui finalement ne vendent que des albums d'images).


Je conseille la lecture de cet album, qui permet de passer un moment sympa mais grinçant, qu'on pourrait résumer par « j'ai un truc sérieux à dire, mais je vais le dire en délirant un peu ».