7.5/10Les Enfants d'ailleurs - Tome 1 - Le passage

/ Critique - écrit par iscarioth, le 21/02/2007
Notre verdict : 7.5/10 - Mystère et boule de gomme (Fiche technique)

Ce premier tome des Enfants d'ailleurs contente, par une histoire aguerrie à la gymnastique du suspense, tout en étant prioritairement destinée aux enfants. On attend avec curiosité les prochains opus.

Les histoires de bandes de copains catapultées dans un monde étrange ou fantastique, il y en a eu beaucoup, quelque soit les générations. Les enfants des années quatre-vingt se rappellent tous des Goonies. Dernièrement, en BD, on a pu lire le premier album de Seuls, qui joue un peu sur le même créneau. Autre tentative et autre réussite du genre, voici venir Les enfants d'ailleurs.


Noé, Maxime et Théo, trois copains, observent du muret l'enterrement du père Gab et font la connaissance de Rebecca, petite-fille adoptive du défunt. La petite bande nouvellement formée investit la grande maison du père Gab pour y découvrir des phénomènes étranges, et finalement percer l'entrée d'une espèce de monde parallèle. Les enfants d'ailleurs réutilise avec une certaine réussite les codes du cinéma d'horreur « à rebond ». Ancestralement, la BD, pour tenir le lecteur en haleine et développer en lui l'envie incontrôlable de tourner des pages, insère dans chaque dernière vignette de double page un élément dynamique. Ici, les auteurs ont choisi de provoquer la surprise juste après, dans la première vignette de certaine pages de gauche (page 10, par exemple). Autre force des enfants d'ailleurs, que l'on peut apparenter aussi au monde de l'horreur et du suspense au cinéma, la luminosité. Les scènes d'extérieur sont très vives et chaudement colorées. Les scènes à l'intérieur de la vieille maison de Gab, elles, s'enfoncent dans une pénombre croissante, avec, parfois, le réflexe pour le lecteur de se rapprocher des vignettes pour mieux distinguer formes et contours, comme dans une pénombre réelle.

Ce premier album des Enfants d'ailleurs possède donc de véritables qualités d'immersion. Comme Le monde selon François, il possède un pied dans le quotidien, et un autre dans le fantastique, ici plus teinté d'horreur. On voit même poindre dans les derniers instants une influence fantasy. A se demander où va aller la série. Le communiqué de presse parle, en décrivant la collection Punaise, de « bandes dessinées qui grandissent avec leurs lecteurs ». Un bon potentiel d'évolution est donc à pressentir pour cette nouvelle série.


En définitive, ce premier tome des Enfants d'ailleurs contente, par une histoire aguerrie à la gymnastique du suspense, tout en étant prioritairement destinée aux enfants. On attend avec curiosité les prochains opus.