7/10Elvis

/ Critique - écrit par Danorah, le 08/06/2008
Notre verdict : 7/10 - Il n'y a pas que les stars qui peuvent changer le monde (Fiche technique)

Tags : elvis presley rock king musique album love

Une BD à la fois jolie à croquer et ultra pédagogique, mais presque un peu trop inoffensive. Une lecture conseillée pour les plus jeunes uniquement.

Il était une fois... un petit garçon et qui voulait devenir une star. Forcément, quand on se prénomme Elvis, difficile de ne pas croire en sa destinée. Mais s'appeler Elvis, ça ne suffit pas pour devenir une star, surtout quand on est haut comme trois pommes et qu'on n'a encore démontré aucun talent particulier ou sortant de l'ordinaire... Et si la solution, alors, c'était de devenir un héros ?


Petite fable ordinaire d'une enfance en plein apprentissage de la dure réalité de la vie, Elvis se distingue en premier lieu par la douceur des couleurs de François Ravard et par la rondeur de son dessin, idéal pour s'attirer la sympathie des enfants, auxquels cette bande dessinée est ostensiblement destinée. Un dessin dynamique, expressif et vivant, qui ne posera aucun problème de lisibilité aux petits lecteurs en herbe. Les expressions faciales et l'action sont limpides, de même que la morale de l'histoire.


Car les diverses péripéties d'Elvis concoctées par Joël Legars, si elles ne devraient pas manquer de divertir leur jeune public, ont une visée pédagogique très manifeste. Le petit Elvis, dans sa recherche éperdue et naïve de la célébrité, en oublie le plus important (dormir le soir, faire ses devoirs...) et commet finalement bêtise sur bêtise, ce qui lui vaut la désapprobation de tout son entourage. La déconfiture totale, en somme. Ajoutons à tout cela une critique appuyée des émissions télévisées qui starifient les enfants et des recettes toutes faites pour réussir dans la vie, et vous obtenez un message clair qui devrait être reçu cinq sur cinq par toutes les petites têtes blondes (ou brunes, d'ailleurs) : rechercher la célébrité à tout prix, c'est mal et ça n'apporte que des misères ; vouloir jouer au héros, c'est dangereux et ça n'apporte pas la célébrité... mais ça peut apporter quelque chose de bien plus précieux (l'amitié).

Au final, on aime : le dessin tout rond et les couleurs toutes douces, le dénouement mignon comme tout, la couverture au toucher velouté (ben oui...), la police de caractères utilisée. On aime un peu moins : le récit un peu trop lourdement didactique, un certain manque de fantaisie (dans le dessin comme dans la narration), et le côté un peu sage et « bon élève » de l'ensemble. On passera toutefois l'éponge sur ces faiblesses toutes relatives en arguant le fait qu'Elvis est destinée aux jeunes enfants, public auquel on pourra l'offrir les yeux fermés et sans l'ombre d'une hésitation.