Douce France
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 20/06/2013 (Tags : france douce trenet charles film chanson date
Douce France est un album de Simon Rochepeau et Lionel Chouin aux éditions Futuropolis. Des deux bretons mettent en parallèle le passé d’un homme, un ancien résistant Raymond Anglade, et le présent d’un autre, Christian un jeune cadre aux ambitions sans limites. Simon Rochepeau signe ici son premier album alors que Lionel Chouin a dessiné Les mémoires mortes (récit de Denis Bajram et Valérie Mangin aux humanoïdes associés) et Colt Bingers l’insoumis (récit de pascal Jousselin chez Fluide Glacial).
DR.
Christian est cadre dans une grosse boîte de travaux publics, la Karbell. Il a réussi à évincer ses collègues et à diriger le chantier de la construction d’un mémorial de la résistance à Saint-Yves, un haut lieu de la résistance et d’où il est originaire. S’il a quelques idéaux comme celui de faire travailler les entreprises locales, ils volent vite en éclat face à son ambition. Devenant un proche de Raymond Anglade, ancien chef résistant et homme politique de premier plan, son ascension sociale va être fulgurante, mais gare à la chute.
L’ambition des deux auteurs de mettre en parallèle les destins des deux hommes, l’ancien et le jeune, est intéressante en soi. Mais le pari n’est, à mon sens, pas réussi. La comparaison n’est, en effet, pas assez explicite. On perçoit bien que Raymond Anglade a quelques casseroles et que son passé n’est pas aussi glorieux que cela. Pourtant, à part quelques révélations, rien de bien sensationnel, on reste à la surface des choses. Quant à Christian, on se sent un peu trahi. Avec sa tête de Tintin, ses paroles et ses actes humanistes du début, on comprend mal pourquoi il devient si égoïste et ambitieux. Ce passage n’est pas assez clair pour être accepté. Du coup, le personnage devient au fil du récit antipathique.
Le dessin est aussi compliqué à suivre. Pourquoi ce parti pris d’alternance d’ambiance bleutée, puis orange-rouge. Le trait n’est pas parfait, loin s’en faut. On passe d’un trait clair au début à un trait plus grossier peu à peu, comme si il y avait une volonté de mettre le lecteur dans le brouillard. Cependant, le récit reste lisible et vous reconnaissez les personnages. C’est déjà un bon point. Et une case m’a particulièrement marqué, page 19, rappelant quelques tableaux de grands peintres.
Ma note finale est sans doute un peu dure. Mais elle correspond au fait que je n’ai pas compris le but de ce récit. J’espère que la lecture de cet article vous apportera quelques éléments pour que cela ne vous arrive pas.
DR.