3/10Le Désir - Massages et autres petits délices qui boostent le couple

/ Critique - écrit par iscarioth, le 19/06/2005
Notre verdict : 3/10 - La dégringolade continue... (Fiche technique)

Le travail de Jim ne va pas en s'améliorant. Le scénariste, inventif et caustique à ses débuts, s'enferme dans son propre parler, se répète.

Dans les années quatre-vingt-dix a explosé un genre, celui de la BD à thème. Des bandes dessinées sans héros particulier, construites autours de gags traitant d'un thème choisi et récurrent, dans notre vie de tous les jours. Le boulot, les amis, les vacances, l'argent... Rapidement, le scénariste Jim est devenu le chantre du genre en plein essor. La Honte, qu'il coréalise avec le dessinateur Olivier Pont en 1997 est une consécration commerciale. Dans ses albums, Jim tire sur deux cordes pour faire rire : l'humour de « tous les jours », le fameux « ça nous est tous arrivé » et les dialogues, dans un langage familier et caricatural tout à fait reconnaissable...

On ne s'y trompe pas, Le Désir, c'est bien du Jim tout craché. Les dialogues sont assez énervants, surtout lorsque l'on a déjà lu un album signé par le scénariste. Jim ne se renouvelle pas ; toujours cet humour basé sur des cases à bulles multiples, toujours ce langage ultra familier et un peu « d'jeun's ». Reste la qualité du scénario en lui-même, qui peut faire toute la différence dans ce genre d'entreprises. Des albums comme La Honte ou Maigrir étaient très plaisants à lire car ils mettaient vraiment le doigt sur des choses que l'on a tous vécues ou auxquelles on a déjà tous pensé. Pour ce projet traitant du désir, Jim a semble-t-il été beaucoup moins bien inspiré. La plupart des gags sont bien trop farfelus pour nous faire penser à la vie de tous les jours. On tombe dans plusieurs travers. Tout d'abord, Jim n'a pas évité l'écueil de la vulgarité et du pipi-caca (des gags très bourrins autour de la jouissance, du sado-masochisme et des flatulences). On tombe aussi parfois dans les contrastes simplistes et prévisibles (le coup de la grand-mère à l'activité sexuelle explosive). Le contenu de l'album est aussi fin que le laisse présager la couverture. Sur le thème du désir, on aurait pu développer des gags autrement plus malicieux que ce qui nous est présenté là. L'album aurait pu s'appeler « le sexe » ou encore « le massage » (la moitié des gags tournent autour de cette pratique) sans que rien ne se remarque... Pour ce qui est du dessin et de la coloration, Le Désir ressemble à toutes les oeuvres de commande : sans véritable saveur, il sent le travail de studio à plein nez.


Le travail de Jim ne va pas en s'améliorant. Le scénariste, inventif et caustique à ses débuts, s'enferme dans son propre parler, se répète. Le Désir ne fait que confirmer la dégringolade qualitative amorcée par le scénariste fin des années quatre-vingt-dix avec des albums comme La Thune, L'Amour ou Rester jeune à tout prix...