7.5/10Le Cycle d'Ostruce - Tome 2 - Héria

/ Critique - écrit par athanagor, le 15/04/2008
Notre verdict : 7.5/10 - Suite pour l'œuf d'Ostruce (Fiche technique)

Christophe Dubois et Nicolas Pona continuent avec cet ouvrage ce qui dans 3 ou 400 ans pourra être regardé comme la version mythologique de l'Histoire de la révolution russe.

Rattrapée dans la demeure du Grand Khan des Elkins par le commissaire du peuple Frimas lancé à ses trousses, Ajjer, l'amazone drack doit être ramenée à la capitale, ainsi que l'œuf héritier qu'elle a dérobé au dragon empereur après l'avoir assassiné. A priori, son compte est bon !
Mais c'est sans compter sur les fidèles du régime déchu, survivants de la révolution qui a noyé St-Atanov, la capitale, dans le sang, et leur furieuse envie de mettre leur grain de sel dans ce plan qui aurait dû se dérouler sans accrocs.

A l'instar d'un certain John Ronald Reuel qui tentait, au travers de ses écrits, de donner une mythologie à l'Angleterre, les auteurs, Christophe Dubois et Nicolas Pona, continuent, avec cet ouvrage, ce qui dans 3 ou 400 ans pourra être regardé comme la version mythologique de l'Histoire de la révolution russe. Dans un empire qu'on identifie sans ambiguïté aucune à la Russie Impériale et baptisé « Empire des Grands Vents » (j'en vois qui sourient), on retrouve mélangés, sans que cela ne choque le moins du monde, des ogres, des cosaques, des sorcières, des samovars, des hommes poissons-chats, des amazones et des références issues de l'antiquité grecque. On notera également, en plus de la cohabitation des espèces familières et surnaturelles, le basculement de l'empire, de la magie à l'industrialisation, formant un écho au départ des elfes et à l'avènement de l'âge des hommes qui sous-tend le Seigneur des anneaux.

La voleuse et sa pote Ajjer
La voleuse et sa pote Ajjer
trempent le bout du pied dans les intrigues politiques, desquelles les plus habiles calculateurs tirent un intérêt propre, sous couvert de satisfaire aux exigences des plus malheureux. Mais ils tentent surtout de passer outre un jugement binaire du fond de leur histoire, de cette révolution qui baigne le récit. Ici, les partisans de l'empereur sont certes une bande de connards assermentés, mais les révolutionnaires ne valent guère mieux, et à la fin les zombies mangent tout le monde pareil (ah oui au fait y a des zombies aussi !). On trouve toutefois de bons éléments dans les deux camps, car au final le but n'est pas de rendre tout le personnel détestable, mais bien de favoriser le regard que l'on porte sur ces héros qui n'évoluent dans aucun camp, sinon celui d'une raison qui tente de surnager dans toute cette folie, et que l'on soupçonne de voter Bayrou.