Le Cycle d'Ostruce - Tome 1 - L'Héritier du dragon
Bande Dessinée / Critique - écrit , le 21/03/2007 (Cette série trouvera preneur chez les jeunes en perpétuelle quête de nouveaux mondes imaginaires. Les autres n'auront pas de grandes difficultés à lire cet ouvrage bien sympathique.
C'est dans un climat peu commun que nous emporte Le cycle d'Ostruce. Cette nouvelle saga proposée par le Lombard nous emmène cette fois-ci dans un univers russo-fantasy. Décidément, leur nouvelle collection multiplie les pistes originales pour exploiter un filon qui semblait se répéter.
1894. Dans un monde hivernal où les machines et la magie s'entrecroisent, un vieux dragon tsar ayant sombré dans la folie a été assassiné. Toute sa descendance, qui n'avait encore par éclot, a été décimée en même temps que lui. Seul un oeuf a été épargné dans le massacre et enlevé par un guerrier inconnu alors que le royaume se morfond dans le sang. Ce dernier poursuit sa route vers l'Ouest, et se retrouve dans une auberge pour aller récupérer la bourse qu'on lui a volé. Mais le mystérieux individu prénommé Kosack ne tarde pas à se faire remarquer lors de ses règlements de comptes. Durant son altercation, il tue les voleurs mais épargne Tatiana : une jeune femme possédant des dons de voyance. Tous les deux poursuivent ensemble la traversée en apprenant à se connaître au gré de leurs aventures.
L'intrigue que nous propose Le cycle d'Ostruce renferme son lot de mystères. Ce premier tome s'annonce riche en rebondissement. La seule remarque qu'il serait possible de faire à ce titre serait peut-être justement de renfermer trop d'interrogations sur ce qui nous attend, mais nous restons dans le chipotage car les bases sont là. Nous avons notre tandem aux tempéraments diamétralement opposés, des créatures mythologiques et la confrontation entre deux univers totalement différents mais entrant en adéquation. Bakemono construit son intrigue moyen-âgeuse au pays du soleil levant, Le cycle d'Ostruce préfère se fondre à l'aube de la révolution industrielle au coeur d'une Russie en plein bouleversement.
Un assemblage peu commun dans le petit monde de l'héroïc fantasy. Dans le fond, le scénario ne sort pas des sentiers battus mais propose un univers original. Les dialogues ne sont pas pompeux, les répliques ajustées comme il faut. Le cycle d'Ostruce se veut être une bande dessinée agréable à lire sans remettre en question les principes du genre qu'il exploite et de ce côté, il y parvient très bien.
Côté dessin, nous sommes plutôt bien servi. La gestuelle des personnages est bien rendue, le style graphique est agréable à regarder et se fond sans problème dans l'atmosphère de la bd. La couleur nous immerge volontiers dans cette pro-révolution d'Octobre sans qu'il y ait des effets rajoutés par ordinateur venant gâcher le dessin comme nous avions pu le voir dans Wisher par exemple. Le seul bémol que nous pourrions évoquer niveau coloris serait peut-être l'usage légèrement excessif du gris pour symboliser la belle saison russe mais rien de compromettant pour votre vue.
Rien n'est à jeter donc dans ce premier tome du cycle d'Ostruce qui remplit convenablement les grandes lignes de son contrat. Cette série trouvera preneur chez les jeunes en perpétuelle quête de nouveaux mondes imaginaires. Les autres n'auront pas de grandes difficultés à lire cet ouvrage bien sympathique. La nouvelle collection du Lombard semble bien déterminée à continuer sur sa lancée.