Croisade - Tome 6 - Sybille, jadis
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 23/09/2011 (Tags : tome jean croisade dufaux livres xavier philippe
Les croisés se font tuer dans les rues de Saint-Jean d’Acre. Les autorités de la ville demandent alors à Gauthier de résoudre ce problème d’autant qu’il semble être la raison de ces meurtres. Un superbe dessin, des couleurs presque réelles et un scénario qui sera à juger dans sa globalité, tel est ce qui vous attend.
Gauthier de Flandres est à Saint-Jean d’Acre où plusieurs messages lui ont été adressés. Les croisés se font attaquer dans la ville et le mystérieux commanditaire veut récupérer le contenu de la cage (voir le tome précédent).
Ce sixième Croisade prend place dans le second cycle nommé Nomade. C’est le second album de ce cycle. Pour rappel, le cinquième album va faire l’objet d’une réédition avec le titre Croisade et non plus Nomade. Avis donc aux collectionneurs. Après ce petit aparté, revenons à l’histoire distillée par Jean Dufaux. Tirant toujours les ficelles du fantastique, de l’ésotérisme et de l’historique, on suit Gauthier dans son enquête et dans sa lutte contre le souffle du qua’dj qui a pris possession de la splendide Lhianes.
Cet album est aussi l’occasion d’en connaître un peu plus sur l’histoire personnelle et familiale de Gauthier. Le titre en est d’ailleurs une évocation, Sybille étant sa sœur. La couverture la représentant, on s’attend à la retrouver tout au long du récit. Sur ce point, on sera déçu. L’évocation de sa sœur au début et à la fin constitueront l’unique parenthèse de cet album. Alors pourquoi ce titre ? C’est bien la question que l’on se pose. À aucun moment, le lien n’est fait entre l’enquête de Gauthier et sa sœur. Si bien que la superbe couverture représentant Sybille apparaît, au final, bien racoleuse. Car il faut bien l’avouer Philippe Xavier a non seulement un talent certain pour dessiner, mais ses femmes sont carrément superbes. Rien qu’à leur vue, on a envie de lire la bande dessinée (c’est, je l’avoue, un point de vue très masculin). Pour me rattraper et pour être aussi honnête, les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud n’y sont pas pour rien, non plus. Elles donnent envie de caresser la peau de ces femmes fatales !
Si le dessin remplit son rôle avec facilité, le scénario, bien qu’un peu léger, reste malgré tout efficace. Mais plusieurs impressions ressortent : de la facilité, premièrement, où le personnage de Sybille (comme évoqué ci-dessus) semble servir à combler certaines pages, la recherche des assassins des croisés ne prenant pas beaucoup de place ; enfin, un sentiment de frustration dans le sens où on sent que cet album est un peu charnière et que la présence des nouveaux personnages s‘inscrit plus largement dans le cycle. Et en cela, on pardonnera le côté « racoleur » de la couverture.