5/10Crawford, chasseur de sorcières - Tome 1 - Barghest

/ Critique - écrit par athanagor, le 20/08/2010
Notre verdict : 5/10 - You mean : bargain (Fiche technique)

Tags : soleil chasseur debois francois crawford sorcieres jeux

Premier tome autour d'un sujet qui mêle l'ésotérique à une pointe de politco-religieux, cet album exerce sur le lecteur un charme d'amnésie.

Lonann, vivant à Londres, veut devenir un chasseur de sorcières. Ainsi quand arrive une lettre du Witchfinder General, Matthew Hopkins, lui assurant son enrôlement dans la troupe des hommes de main de Reginald Craword, il est au comble du bonheur. Sa joie sera pourtant de courte durée. Crawford, chasseur le plus réputé de l'île, sous couvert de débusquer aux sorcières, dirige en fait des assauts contre les catholiques, revenus en Angleterre par la mollesse de William Laud, qui souhaite une Réforme plus souple. Se découvrant assez
peu d'envie et de talent pour le massacre aveugle, Lonann a la chance d'être récupéré par Turpins, dévot de Crawford, qui en fait son assistant. Pour mieux démasquer les sorcières, car cela leur arrive parfois, ils doivent étudier leurs sortilèges et leurs croyances.

Cette histoire de jeune idéaliste tomber dans les pattes d'un soudard fort en gueule, qui, bénéficiant de l'appui et de la légitimité des autorités, agit dans le sens de ses propres convictions délirantes, ne sent pas véritablement le frais.  Sans chercher à donner des exemples précis, on a tous vu, ou lu, ce genre d'affaire. Heureusement les auteurs n'en reste pas à ces seuls éléments et parviennent, bon an mal an, à mettre en place un fil un peu plus complexe dont cet état de fait n'est que le départ. Ainsi, l'histoire finit par se résoudre autour de solutions qu'on n'attendait pas forcément, suite à des passages ou le déroulement part à contrepied.

Pour intéressant que cela soit, il n'en reste pas moins que, malgré une intrigue qui se résout avec surprise et logique, on a beaucoup de mal à s'emballer. Pour commencer, il y a le dessin d'Albuquerque, qui décidemment aime beaucoup cette période. Son illustration, très dense et très lourde, donne beaucoup de mal à quiconque n'en serait pas absolument fan. Au final, on finirait même par trouver tout ça assez moche si on n'y jetait, de temps en temps, un regard plus attentif. Bref, l'impression générale passe mal. Puis vient l'histoire qui, malgré ses apparentes qualités de construction, donne l'impression par son traitement, d'être une très longue anecdote. Est-ce le choix du tempo ou des plans exposés ? Toujours est-il qu'on ne parvient pas à se passionner. D'ailleurs au bout de deux ou trois semaines, on rouvre l'album sans plus se souvenir de ce dont ça parle, qui sont les protagonistes et comment tout cela va finir (véridique).

Donc malgré le fait qu'on ne puisse nier un travail soigné, l'alchimie ne prend pas, ce qui est un comble pour un ouvrage où la magie domine.