5/10Le Couteau-chien

/ Critique - écrit par plienard, le 30/05/2010
Notre verdict : 5/10 - à couteau tiré (Fiche technique)

Les forces du mal et du bien sont à la recherche d'un couteau qui est tombé entre les mains de Zuel qui devient, de fait, l'héritier du trône des enfers. Va-t-il l'accepter ?

Zuel, jeune délinquant, trouve un mendiant agonisant qui lui remet un couteau juste avant de mourir. Ce couteau a été volé au diable par Liaram, ancien guerrier marron. ça gratte
ça gratte
Et par la possession de ce couteau, il devient de fait l'héritier du trône des enfers. Mais l'objet est convoité par les forces du mal et par leurs ennemis de toujours, les guerriers marrons. Zuel et ses amis, vont alors vivre des aventures extraordinaires et rencontrer l'amour.

 Joël Cimmaron, l'auteur de cet album, est né à Paris, mais va vivre auprès de sa grand-mère en Martinique, où il va connaître les contes créoles. Après un parcours en électronique qui va le mener à devenir réparateur de télés, il va suivre des études en cinéma d'animation à l'école de Lyon, Emile Cohl, faire quelques courts-métrages (notamment à Dakar pour les studios Pictoon), cofonder les éditions Karibencyla. Bref, après ce parcours éclectique, il nous propose sa première bande dessinée, le couteau-chien, tirée notamment des contes antillais.

Voilà ce que j'aime dans la bande dessinée : nous faire découvrir des histoires, des contes de pays étranger de façon ludique, simple. On est parfois ravi, parfois déçu. C'est en tout cas l'occasion de découvrir une autre culture, une autre façon de vivre.


Ici l'histoire se rapporte au mythe d'un couteau ayant appartenu au diable et qui lui aurait été subtilisé par Liaram, un célèbre guerrier marron. J'avoue que je ne connaissais pas cette histoire. Moi qui ai été élevé dans le Nord profond (ses mines, ses frites, ses bières), j'ai plutôt appris la méthode de fabrication de la Jenlain, plutôt que la distillation de la canne à sucre (quoi que je me suis rattrapé par la suite). Tout ça pour dire que mon manque de culture et en particulier mon manque de culture créole m'a, de toute évidence, empêcher d'apprécier pleinement cette histoire et ses subtilités. On ressent au travers des pages une énergie folle et communicative mais les événements s'enchaînent sans réelles explications pour le lecteur. Ainsi, si pour l'auteur, tout semble évident, pour le lecteur, ça ne l'est pas. Dans un marché européen et francophone, la culture créole est (malheureusement) mal connue et ce manque d'explications est, à mon sens, dommageable car le dessin est très agréable avec un bestiaire étonnant et une colorisation (tirant sur le brun) qui renforce le côté conte créole.