7/10Cosmik Roger - Tome 5 - Les 12 travaux de Cosmik Roger

/ Critique - écrit par riffhifi, le 30/10/2007
Notre verdict : 7/10 - T’es un cosmique, toi (Fiche technique)

Tags : roger cosmik tome sole julien travaux cdm

Inutile de bouder le plaisir évident que procure l'album. Néanmoins, Julien et Mo/CDM commencent visiblement à se fatiguer de l'humour space opera.

Cinquième album de Roger, neuf histoires... en toute logique, l'ensemble est titré Les 12 travaux de Cosmik Roger. Aucun rapport avec la choucroute, et c'est comme ça qu'on l'aime.

Nous sommes en l'an 3579. Cosmik Roger, toujours en quête d'une planète d'accueil pour les habitants de la Terre mais surtout enclin à se jeter un petit verre derrière la cravate chez son ami le barman Xub, fait la rencontre d'extraterrestres farceurs mais vindicatifs, de vendeurs de champignons radioactifs et se voit confronté à ses propres souvenirs de jeunesse, quand il était fan de rock et déjà en manque de sexe. Le tout évidemment baigne aussi bien dans le décorum futuriste le plus rocambolesque que dans la bonne humeur la plus insouciante.

Roger parle à un brocoli cosmique
Roger parle à un brocoli cosmique
A la lecture de ces historiettes, bâties sur le modèle habituel de trois à six pages au terme desquelles Roger s'est ramassé un maximum d'humiliations physiques et/ou morales, un constat s'impose : Julien et Mo/CDM commencent à se fatiguer de l'humour space opera. Non pas que l'album soit moins drôle que les précédents - le style est au contraire de plus en plus maîtrisé, et le tout s'engloutit avec bonheur en un temps record, mais les épisodes semblent relever de moins en moins de la science-fiction, et pourraient être aussi bien adaptées à n'importe quelle série comique du moment. Les duels au pisto-laser, les vaisseaux spatiaux, les auteurs en ont un peu marre. Même les extraterrestres baveux n'occupent plus qu'une place anecdotique, à part dans l'épisode Cosmik Roger fait une bonne action, qui relève plus de la fable parodique que de la science-fiction.

Du coup, la seule histoire véritablement science-fictionnelle sort radicalement du lot : le dernier épisode, Cosmik Roger fait le grand saut, est une variante jouissive Blanche-Neige et les sept yeux
Blanche-Neige et les sept yeux
du thème des univers parallèles, un clin d'œil bien sympathique aux fans de
Sliders ou de Stargate. Inversement, s'il fallait décerner un nanar d'or à l'un des neuf épisodes, on l'offirait au bien-nommé Cosmik Roger fait pitié, au scénario gravement réchauffé et dont on soupçonne qu'il ait été écrit pour combler les pages de Fluide Glacial un jour de dèche d'inspiration...

Cosmik Roger, héros beauf et niais en proie aux tracasseries de tous les êtres et les objets qui l'entourent, reste une source d'amusement efficace et sans conséquence, aux gags légers mais drôles et à la vulgarité assumée mais pas envahissante. Inutile donc de bouder le plaisir évident que procure l'album.
Néanmoins, si Julien et Mo/CDM ont épuisé leur passion pour le space opera, il serait peut-être temps pour eux d'investir un nouveau terrain de jeu...