6.5/10La Conjuration d'Opale - Tome 4 - Les ordonnances

/ Critique - écrit par riffhifi, le 06/03/2009
Notre verdict : 6.5/10 - Nostradamus-gueule (Fiche technique)

Fin de ce récit d'espionnage médiéval mâtiné d'un zeste de fantastique. Rien de révolutionnaire, mais la narration un peu facile de Corbeyran est rehaussée par l'art au poil de Grun.

Dernier volet pour le trio Corbeyran-Hamm-Grun : La conjuration d'Opale trouve sa conclusion dans ce quatrième album un brin plus chargé en informations et péripéties que son prédécesseur. Rien de bien révolutionnaire pour autant, et le dessin de Grun reste le point fort de cette aventure bien écrite mais trop formatée.


Erik, Walaya et Joachim, enfin réunis, étaient en fâcheuse posture à la fin du tome précédent ; on les retrouve ici en pleine forme, prêts à démêler une fois pour toutes le secret des trois opales qui les lient... A condition bien sûr d'échapper aux griffes d'Ars Magna, la chambre d'illuminés qui s'intéresse de près aux opales et aux prédictions faites par Nostradamus.

On nous le promettait dans les dernières pages des Gemmes, on le croise ici en bout d'une galerie de guest-stars historiques : Pierre Corneille vient jouer les potes dignes de confiance et insuffler un peu de bonne humeur à l'aide de sa troupe de comédiens. Un moyen comme un autre de garnir cet ultime album, dans lequel on trouve également pêle-mêle les incroyables éléments suivants : des bastons, des révélations sur le passé des personnages, des seins, une découverte fondamentale sur l'astuce imaginée par Nostradamus pour protéger le secret de ses gemmes... Bref, le kit du parfait petit récit feuilletonesque, avec juste ce qu'il faut de détails historiques pour composer un cadre séduisant, presque pédagogique. On se doute que l'aspect feuilleton vient majoritairement de la plume d'Eric Corbeyran, et la crédibilité historique de celle de Nicolas Hamm. "Tiens, ça t'apprendra à mater mes seins !"
"Tiens, ça t'apprendra à mater mes seins !"
Quant à Grun (Ludovic Dubois de son vrai nom), il s'éclate à reproduire les décors et les costumes d'époque, louvoyant par ailleurs entre les scènes de jour (les premières planches), et les scènes quasiment monochromes en raison de leur action nocturne (les planches 23 à 27, bleues) ou confinée à un laboratoire peu éclairé (planches 38 à 43, oranges), voire de leur aspect à la lisière du fantastique (planches 44 à 49, mauves). Ce fantastique, que l'on sentait poindre dans les tomes précédents, se fait un peu plus présent ici à travers quelques dialogues, mais reste un aspect secondaire d'un scénario plutôt axé vers l'espionnage et le mystère policier. La vraie surprise de ce dernier album, finalement, réside dans ses dernières pages assez courageuses, qui offrent quelques visions étonnantes dans une série que l'on pensait fermement balisée. Une lecture finalement bien agréable, mais que l'on ne pense pas voir surnager dans l'océan de bandes dessinées surchargeant le marché actuel...