7.5/10Conan - La reine de la côte noire - Côte d'or !

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 26/05/2013
Notre verdict : 7.5/10 - Belle belle belle... (Fiche technique)

Tags : conan tome cimmerien comics morvan jean noire

Conan est un héros qui est bien connu du public et des comics. Le personnage de Howard a le droit à une nouvelle adaptation mais ce coup-ci, l’angle adopté va être légèrement différent. En effet, les comics consacrés au héros sont marqués par leur style réaliste que ce soit en couleurs ou en noir et blanc. On est donc habitué aux courbes des conquêtes du barbare, aux muscles saillants de ses ennemis et aux séquences martiales dignes des plus grands combats du genre. Dark Horse décide donc de changer la donne et Panini Comics produit le résultat qui est marqué notamment par la présence de deux artistes habitués des mondes sauvages : Brian Wood et Becky Cloonan. Le duo est connu pour son travail maintes fois récompensé sur Northlanders (ici). À leurs côtés, James Harren viendra également poser ses crayons sur l’histoire adaptée de Queen of the Black Coast, une histoire que les fans connaissent bien puisqu’elle voit l’apparition de Bêlit, la cruelle mais ô combien désirable reine pirate.


La reine a t-elle trouvé son roi ?

L’histoire commence donc par un jeune Conan qui doit s’enfuir en toute hâte d’une ville où, dans son bon droit, il doit fuir la corruption et les menaces de mort de l’administration locale. Il trouve refuge sur un navire de pêcheurs dont il devient le protecteur. Là, il apprend l’existence d’une princesse pirate aussi belle que redoutable. Conan, jeune aventurier, tombe amoureux du mythe et ne désire que la rencontrer pour l’aimer ou mourir les armes à la main. Le destin est ainsi fait que la rencontre a lieu et au milieu du bain de sang, Conan et Bêlit entament une passion dévorante. Voilà comment on pourrait résumer cette histoire sans trop spoiler les différents moments de suspense de ce récit. Wood nous donne une interprétation très séduisante de l’univers de Conan. Le héros est jeune, sensible et il est également à la recherche de lui-même, en quête de sa vérité. Ses rêves, ses discussions avec le shaman du navire de sa belle et ses propres actions, semblent prédéfinir le destin héroïque de notre barbare. Aimant les combats mais ne cherchant pas le massacre, amoureux et conquérant tout en désirant suivre une destinée plus grande et plus libre, le Cimmérien apparaît comme un bretteur hors pair mais également un homme complexe. Bêlit est l’autre figure de proue de ce premier tome et elle est, l’égale voir la supérieure du barbare. Elle façonne à bien des égards le destin de Conan. Son talent de pirate n’a d’égal que l’amour fou qu’elle voue à son amant. Tantôt séduisante tentatrice, tantôt femme sanguinaire, elle bénéficie avec grâce de toutes les qualités que le destin lui a confié.


Sang et passion !

Si l’histoire est traitée avec intelligence, là, où Conan est complètement différent de d’habitude, c’est sur la forme. Loin du réalisme traditionnel, le héros entre dans la dimension du comics. Au-delà des couleurs, c’est bien sur les traits et sur le traitement des actions que cela se voit. Deux styles apparaissent dans ce premier tome. Tout d’abord celui de Becky Cloonan. On y reconnaît le style de Northlanders et sur les parties consacrées aux décors ou aux dialogues, on y décèle les mêmes travers : traits approximatifs, visages rectangulaires. Cependant, Cloonan montre davantage de maîtrise dans les parties consacrées aux rêves ou aux mythes grâce à une belle utilisation des ombrages et des teintes de rouges. La mythologie du barbare n’a que rarement atteint autant de forces. Une partie en demi-teinte donc. Heureusement, le travail de James Harren m’a davantage convaincu. Avec ses proportions, ses séquences d’actions et la « gueule » de ses personnages, il parvient à me convaincre et à véritablement faire entrer Conan dans un monde moins réaliste mais tout aussi épique.

Ce premier volume des aventures de Conan met l’eau à la bouche malgré un début en demi-teinte. L’intensité de l’histoire et des scènes d’actions sont dignes des plus grands comics ou des plus grands films. On attend avec impatience la suite des aventures du barbare puisqu’entre introspection, massacre et passion brûlante, le jeune Cimmérien est loin d’avoir livré tous ses secrets.


Bêlit, entre désir et folie !