9/10Commando Torquemada - Tome 2 - Dominique, nique, nique...

/ Critique - écrit par Maixent, le 24/05/2008
Notre verdict : 9/10 - Dopage recommandé (Fiche technique)

Tags : nique tome commando torquemada online dominique humour

Une nouvelle mission réussie pour le commando Torquemada, empêcher sœur Dominique, chanteuse phare de l’Eglise, de débiter insanités et insultes à son public au lieu de prêcher l’Amour du Christ. A lire absolument.

Ça fait toujours du bien de critiquer les Saintes institutions. Depuis toujours, la religion est la cible préférée des humoristes. Même les Danois savent rire avec la religion, en faisant de jolies caricatures. Le sujet est plutôt tabou ; de peur de brûler en enfer, revenons au Commando Torquemada. La religion catholique s’est quelque peu adoucie depuis la Grande époque de la Sainte inquisition, ce qui permet aux planches de ce très bon ouvrage de ne pas finir sur un bûcher mais dans un album broché de Fluide Glacial en couverture souple (très pratique pour l’emmener avec vous au confessionnal).

Comme la SaintLa triplette du Vatican
La triplette du Vatican
e-Trinité, le Commando Torquemada est toujours composé de trois membres :
- Frère Malachie, grand préparateur de décoctions à base d’herbe, de cocaïne, de chlore et autres merveilles dont la devise pourrait être : « Je ne plaisante jamais avec la drogue, c’est sacré ».
- Feargal Mc Gowan, dandy psychopathe et paranoïaque pour qui le permis de tuer est un droit qui devrait être accordé à tous.
- Sœur Sarah, bombasse adepte de l’auto-flagellation et grande amoureuse des lépreux et autres adolescents boutonneux.
Ce trio de choc est sous les ordres directs de Son Eminence Juan Carlos Albuferque, Grand Inquisiteur, qui ressemble à s’y méprendre à un certain Armand Jean du Plessis de Richelieu, Cardinal, Duc et Pair de France, lui-même sous les ordres de Sa Sainteté Le Pape en personne qui rappelle physiquement le défunt Jipé (c’est trop long d’écrire le nom et le rang de tous ces gens, mieux vaut abréger).

Après avoir retrouvé la lance de Longinus (voir Commando Torquemada T. 1, Pour la plus grande gloire de Dieu), la seconde mission pour nos trois ahuris est d’empêcher Sœur Dominique, chanteuse star du Vatican, de faire trop de conneries. Sœur Dominique est plus défoncée que Sid Vicious, Jim Morrison et Janis Joplin réunis, plus gay que Beth Dito du groupe The Gossip et Freddy Mercury, et plus anar que Renaud, ce qui pose problème à sa hiérarchie. En effet, chanter « Prendre un enfant par la main et l’emmener dans un coin tout doucement lui faire son affaire… » ne va pas dans le sens du message d’Amour et de Paix sensé être délivré par l’Eglise.
Le problème étant que Sœur Dominique, même si elle accepte enfin de chanterBonne soeur Pédale
Bonne soeur Pédale
pour Dieu, histoire de faire plaisir à Sarah qu’elle aime d’amour tendre, annule son concert au profit des petits enfants d’Afrique, et s’entoure de musiciens body buildés pour participer à la gay pride obligeant le pape et Albuferque, déguisés l’un en Yoda, l’autre en Dark Vador pour passer inaperçus à tenter de l’abattre dans la foule. Voilà l’idée maîtresse d’un scénario complètement déjanté.

Un album donc très riche, qui foisonne de situations cocasses et de dialogues pleins d’entrain et d’à propos. La richesse du scénario est malheureusement peu servie par un dessin trop géométrique, avec peu de détails et des couleurs plaquées. Philippe Nihoul, le scénariste, a ici définitivement abandonné son travail chez Spirou pour se tourner vers le côté obscur de la force dans lequel il gravite avec délectation. On espère vraiment pour lui qu’il sera excommuniVélo... Je suis ton père
Vélo... Je suis ton père
é, ce qui prouverait son talent et son sens de la répartie au monde entier.
Ainsi, l’ensemble reste d’un très bon niveau, avec des personnages bien définis et attachants, un ancrage dans les réalités contemporaines et un rythme soutenu. Les auteurs ont surtout réussi à faire en sorte que leur irrévérence fasse rire sans sombrer dans la vulgarité, ce qui reste un véritable tour de France… euh… de force.


P.S. : L'auteur décline toute responsabilité quant aux références cyclistes ne participant pas de sa volonté.