Comicschool #8 : Mais pourquoi sont-ils aussi méchants ?

/ Article - écrit par riffhifi, le 01/12/2008

La littérature associée au genre super-héroïque le démontre bien : sans criminels, il n'y a pas de héros. Le méchant s'oppose au gentil comme l'obscurité à la lumière, le yang au yin et la tecktonik à la danse classique. Afin de ne pas lasser le lecteur, il convient cependant d'habiller les vilains de motivations crédibles et variées. Si une bonne partie d'entre eux sont mus par une simple cupidité doublée d'une soif de pouvoir inextinguible (Lex Luthor pour Superman, le Caïd pour Wilson Fisk, le Caïd (Kingpin)
Wilson Fisk, le Caïd (Kingpin)
Daredevil), ou tout simplement par la folie (le Joker pour Batman), certains ont de bonnes raisons de faire le mal... ou n'en ont simplement pas conscience. Au fil des années, il est même arrivé à de nombreuses reprises que les personnages changent de camp, puis franchissent à nouveau la frontière entre le "bien" et le "mal" au gré de leurs expériences personnelles. Les petits mickeys du super-héroïsmes seraient-ils moins simplistes que ce qu'il est convenu de croire ?...

Dans le domaine des convictions politiques, le chef de file s'appelle Magneto : adversaire des X-men dès leurs débuts, il se vante de vouloir défendre les mutants (les Homo Superior) contre la race humaine qui les craint et voudrait les éliminer. Son passé de déporté durant la Seconde Guerre Mondiale explique son attitude, basée sur la peur que l'Histoire ne se répète ; les années aidant, il mettra de l'eau dans son vin. Du coup, ses enfants Quicksilver et Wanda la Sorcière Rouge commenceront par faire partie des "mauvais mutants" pour suivre l'action de leur père, avant de grandir et de prendre la décision de rejoindre les Vengeurs. Comparable à Magneto, Apocalypse est du genre à penser que seuls les forts méritent de survivre ; et il est prêt à accélérer le processus d'évolution... Quant à Namor le Prince des Mers, il n'hésite pas à s'opposer au monde de la surface pour défendre les intérêts de son peuple sous-marin (normal). En revanche, les arguments politiques du docteur Doom / Fatalis, roi de Latvérie, ne sont qu'un enrobage fallacieux de sa mégalomanie pathologique. Encore moins noble, Mojo est uniquement animé par la quête de l'audimat, l'offrande ultime au dieu Télévision.

La vengeance fait partie des motivations les plus souvent rencontrées chez les
affreux. Celle-ci est généralement dirigée vers le héros : Venom est à la fois un symbiote extraterrestre et un journaliste, qui en veulent tous les deux à Spider-man, le Fléau / Juggernaut est le frère frustré du professeur Xavier...

Certains antagonistes n'ont simplement pas la notion du bien ni du mal, et sont uniquement guidés par leurs instincts. Ainsi, l'hyper-géant Galactus arpente l'univers en quête de mondes à dévorer, dans le seul but d'épancher sa faim. Forcément, quand il jette son dévolu sur la Terre, on a tendance à le trouver antipathique ! Parmi les instinctifs, on trouve également les personnages animaux, comme Dents-de-Sabre, qui représente le type de monstre que Wolverine deviendrait s'il ne se maîtrisait pas. Plus complexe, le Dr Curt Connors s'est transformé en homme-lézard enragé après avoir absorbé une potion destinée à faire repousser son bras amputé... De la même façon, Hulk a été alternativement considéré comme "méchant" ou "gentil" selon le degré de contrôle que son alter ego Bruce Banner maintient sur lui.

Enfin, quelques rares individus revendiquent leur nature purement maléfique, sans excuse ni motivation particulière... Mais il s'agit par exemple de Loki, Dieu nordique dont la méchanceté est par essence l'unique raison d'être !


Article réalisé avec l'inestimable concours de Canette Ultra