7/10Les chroniques de Légion - Tome 2

/ Critique - écrit par plienard, le 28/10/2011
Notre verdict : 7/10 - Passé composé (Fiche technique)

Trois dessinateurs pour une série qui racontent trois époques. Fabien Nury aime la difficulté lui qui semble enfiler les scénarii aussi facilement que les perles. Je parle de bijoux bien sûr !

Les suites aux histoires dans la bande dessinée sont monnaies courantes, avec plus ou moins de bonheur. On pourra citer Lanfeust des étoiles qui suit Lanfeust de Troy, qui montre qu’il n’est pas facile de continuer et d’étirer les mêmes ficelles, même pour les grands scénaristes.
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Les reprises de série par d’autres auteurs sont aussi choses habituelles. On a bien sûr Spirou, ou Lucky Luke et prochainement Astérix (par Jean-Yves Ferri). La tendance actuelle est un peu le mélange de ces deux préceptes. On fait une suite qui n’en est pas une, avec une partie des auteurs. Pour l’album qui nous intéresse, on reprend Fabien Nury au scénario et on remplace John Cassaday par trois dessinateurs. On nous raconte l’avant de Je suis légion, cette histoire de vampires où deux frères s’affrontent, Radu et Vlad, sur fond de seconde guerre mondiale. Tout l’enjeu pour le scénariste est donc de raconter tout ce qu’il s’est passé avant et sur trois époques ! Eh, oui, les vampires ont un peu tendance à être éternel, pour peu qu’ils fassent attention.


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Fabien Nury s’associe à trois dessinateurs qui vont chacun se charger d’une époque. Zhang XiaoYu (Crusades chez les humanos) va se charger de l’époque napoléonienne où son trait sombre, léger et l’atmosphère brumeuse de ses cases donnent comme une impression de halo inquiétant. Tirso se charge de la période se déroulant juste avant Je suis Légion. On découvre comment Vlad prend possession du corps de Victor Thorpe. Commençant l’album dans les tons orangés et bruns, il finira l’album par des couleurs grises et tristes, comme une sorte d’avant et d’après vampirisation. Mario Alberti est le troisième dessinateur. Avec Tirso, il a la part belle de l’album. Le récit est ainsi fait que sont les deux qui ont les parties les plus « intéressantes ». Se déroulant en pleine jungle, Alberti a donc une palette de couleurs plus larges à faire valoir. Il n’en fait pourtant pas usage, le récit ne s’y prêtant guère. La forte influence des noirs assombrit les images et donnent au récit un suspens inquiétant. Têtes tranchées, corps transpercés viennent complétés le tableau et Nury et Alberti nous emmènent dans les conflits de la conscience de la vampirisée Gabriella qui se découvre des sentiments pour son beau-fils.


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Le sentiment final au bout de ce second livre est contrasté. Seule la partie consacrée à Gabrielle ressort au dessus du lot. La partie consacrée à Thorpe semble avoir déjà livrée toutes ses réponses  et on n’en attend pas beaucoup plus (à n’en pas douter avec Fabien Nury, on se trompe). Et la partie de Zhang XiaoYu n’a guère avancée et sonne un peu creuse par rapport aux deux autres. En voulant raconter les trois histoires de front, Fabien Nury s’impose des difficultés qu’il tente de résoudre tant bien que mal. Un grand point positif vient dans la qualité sur les couleurs. Ce sont elles, en partie, qui identifient chaque époque et pourtant il y a une homogénéité dans le rendu de l’ambiance de l’album. Il reste deux albums pour découvrir la suite de Vlad et Radu.