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2.5/10La chambre des douleurs

/ Critique - écrit par Maixent, le 10/02/2011
Notre verdict : 2.5/10 - File dans ta chambre ! (Fiche technique)

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Une avalanche de clichés sans grand intérêt et un semblant de polar. Reste une question. Qui se cache derrière ce pseudonyme ?

Mathilde se réveille nue dans une cellule poisseuse avec pour seul aménagement un vieux matelas pouilleux. Une seule certitude, la douleur. Ses sens sont encore endoloris, son cerveau est comme embué. Puis le goût du sang et son corps recouvert de foutre. On ne sait rien de Mathilde et elle ne le sait plus elle-même. Des bribes de souvenirs transparaissent par-ci par-là au cours du récit, mais on ne saura qu’à la fin qui elle est et pourquoi elle était enfermée, soumise aux exigences sexuelles d’un nombre infini de sadiques ou de pervers sous l’égide d’un homme mystérieux.

Mathilde avant?
De l’auteur, on ne sait rien non plus. Une recherche sur Internet ne donne qu’un seul titre et aucune indication sur ses travaux. Il est juste dit qu’il s’agit d’un jeune auteur français. Du coup, toutes les hypothèses sont permises. D’après le dessin et après moult brain-trusts avec le comité de lecture réuni au complet, soit ma copine et moi, il nous paraît évident que sous ce pseudonyme se cache en fait Monsieur le Chien malgré un démenti formel de l’intéressé. Mais la graphie des phylactères, les traits de certains personnages ou le découpage des cases avec l’utilisation par instants d’inserts photocopiés nous ramènent encore et toujours au Chien et au style de son
blog. Bien sûr ce ne sont que conjonctures et cette théorie pêche un peu du côté du scénario. Car que ce soit dans des ouvrages comme Homme qui pleure et Walkyries ou encore Féréüs le Fléau, il faut reconnaître au Chien de réelles capacités scénaristiques dans un univers qui lui est propre (ou sale selon le point de vue) et dans lequel l’humour et le second degré sont omniprésents. Or, la Chambre des Douleurs est un succédané peu flatteur d’histoires ressassées sans aucun intérêt. En témoigne la révélation finale, lorsque l’on comprend enfin le pourquoi de l’enfermement de Mathilde. On pourrait penser à Shutter Island pour ce qui est de l’enfermement en asile psychiatrique et la recherche de la vérité, mais plutôt adapté à la vite par un pornographe amateur.
Le plus terrible dans cet ouvrage, c’est l’ennui. On ne ressent aucune empathie
A la recherche de l'identité perdue
pour cette pauvre Mathilde qui subit tout de même les derniers outrages, se retrouve battue et violée à maintes reprises. On se demande juste pourquoi traiter un tel sujet si ce n’est pour tenter vainement de mettre le lecteur mal à l’aise. Tout y passe, un peu de lesbianisme, du SM, des maçons en rut et même une danse des sept voiles gratuite et ridicule. Pas vraiment de cohérence dans tout ça si ce n’est l’accumulation de clichés. De même pour le message qui n’est pas très clair. Mathilde est une victime mais en même temps pas tant que ça et la morale finale est d’autant plus dérangeante car il est dit clairement qu’elle l’a bien mérité. De là à dire qu’elle a cherché à se faire violer à force de porter une mini-jupe il n’y a qu’un pas que je me refuse de franchir.
Au final, ce n’est pas vraiment excitant, le scénario n’apporte rien, on ne ressent rien au cours de la lecture et même si le traitement du dessin est correct par moments, il semble le plus souvent être fait à la va-vite sans que transparaisse une réelle touche artistique.