ATTENTION : CONTENU RESERVE A UN PUBLIC AVERTI

Les images et textes à caractère érotique, pornographique ou violent contenus dans cette page peuvent choquer certaines sensibilités. En consultant cette page, vous attestez être majeur au regard de la loi française et vous prenez vos responsabilités par rapport à son contenu.

CONSULTER QUITTER

5.5/10Chambre 121 - L'intégrale

/ Critique - écrit par Maixent, le 12/02/2012
Notre verdict : 5.5/10 - Ca c'est Palace (Fiche technique)

Tags : chambre livres evaluation &nbsp pages boccere page

Chambre 121 part d’un fantasme simple, imaginer les coulisses et les services un peu spéciaux d’un hôtel de luxe. A partir de cette trame digne d’un mauvais porno dont le scénario aurait été la dernière des préoccupations, Igor & Boccère réussit (l’emploi du singulier n’est pas une erreur) à dépasser parfois le travail de pornographe de commande, et à proposer un ouvrage qui, s’il n’est pas exceptionnel, est loin d’être rebutant.
Igor & Boccère n’est qu’un seul et même auteur qui s’est dédoublé, mais l’emploi d’un pseudonyme n’étant pas chose remarquable dans le milieu de la littérature érotique,
Des demandes un peu particulières
qu’il soit schizophrénique, n’a pas grande importance. Igor & Boccère part de sa propre expérience, non pas de gigolo, mais de veilleur de nuit dans un hôtel, pour donner corps à son récit. On imagine sans peine les longues nuits d’attente au cœur même d’un palace, ayant à sa disponibilité les clefs de toutes les chambres, voyant le drapé soyeux d’une femme longeant les murs à une heure indue de la nuit. On se trouve au cœur du fantasme et c’est ce qui est exploité ici, avec plus ou moins de réussite et, même si cela est rarement crédible, là n’est pas la question. Igor & Boccère nous embarque pour quelques heures dans des alcôves secrètes, où s’épanouit une sexualité libre et consentie.
Au niveau de l’érotisme, d’ailleurs, beaucoup de pistes sont explorées sans retenue. L’auteur laisse libre court à son imagination et ne se gêne pas pour dessiner des scènes explicites, sans pour autant qu’elles soient gratuites, dans des planches riches où les corps s’enchevêtrent.
Chambre 121 c’est tout de même 43 épisodes d’une dizaine de pages environ et, si le dessin est parfois rebutant, notamment avec l’utilisation intempestive du « sfumato photoshop » dégueulasse, dans l’ensemble le récit est assez prenant. En effet,
Même en vacances...
même si les histoires sont indépendantes, on retrouve les mêmes personnages au fil des pages.  Dès le premier épisode, le jeune réceptionniste est engagé pour un travail spécial par sa délurée de patronne. Ce tandem érotique travaillant main dans la main (ou ailleurs), et avec acharnement pour satisfaire les besoins excentriques de leurs clients, est rejoint au milieu de l’album par une nouvelle recrue, une femme « ni vraiment belle ni vraiment jeune, de laquelle émanaient des signaux puissants d’une intense détresse sexuelle ». Ce trio prêt à tout pour le plaisir, toujours souriant et à l’écoute des autres, prêtent leur talent pour que les autres puissent s’épanouir. C’est un peu naïf comme idée mais pourquoi pas, cela donne à l’album un ton un peu désuet dans un monde où tout est toléré, et où il n’y a que des envies qui demandent à être réalisées, sans aucune frustration. C’est un peu facile mais pas désagréable.
On ressent en permanence la qualité d’un travail de commande et l’obligation de rendre des planches juste pour avoir de quoi vivre. Il manque sans doute une qualité artistique et un esprit novateur à l’ensemble, mais il en ressort un travail tout à fait correct, qui remplit son contrat sans haine ni violence. Ce n’est pas un ouvrage indispensable, mais le fait de le rééditer en intégrale sur un papier de meilleure qualité n’était pas une mauvaise idée, ne serait-ce que pour donner un peu plus de consistance à un mode de production bien particulier. Inclus, les trois dernières histoires de la série, encore jamais publiées en livre, et sept histoires de "avant Chambre 121" réalisées au lavis.