7/10César - L'intégrale

/ Critique - écrit par plienard, le 18/12/2011
Notre verdict : 7/10 - César, ceux qui vont rire te saluent (Fiche technique)

Tags : cesar tillieux integrale tome maurice dupuis pages

Une intégrale complète des gags de César, un autre personnage de Maurice Tillieux, le papa de Gil Jourdan. Pratiquement 300 gags sur 7 ans, c’est pas mal !

Si je vous dis Gil Jourdan, vous me répondez Maurice Tillieux. Et que ceux qui répondent bijoutier, sortent d’ici ! Mais l’auteur a eu plus qu’un personnage célèbre. César est de ceux-là, avec 299 planches d’humour.


La couverture de l’intégrale.
César apparaît en 1959 dans le journal Moustique pour relancer les séries humoristiques qui manquaient à l’hebdomadaire. Bien qu’il soit déjà apparu dans quelques aventures pour les numéros spéciaux du journal Spirou (Juillet 1957 puis annuellement jusqu’en 1959), quelques transformations vont alors s’effectuer. Passant de brun ressemblant à Gil Jourdan à roux avec lunettes ressemblant à l’inspecteur Crouton, l’évolution n’est pas à l’avantage physique du personnage mais pour l’humour, oui.

L’univers de César est rempli de personnages qui lui mènent la vie dure. En premier lieu, l’agent de police Petitcarné, gros par le physique et d’une intelligence toute policière (!). Ayant la main légère sur le carnet de contravention (d’où certainement son nom), cet ancien de 39-45, qui a fait Avranches et la bataille du Rhin, punit notre « héros » de verbalisations incessantes et quelquefois absurdes comme cette contravention donnée pour ne pas pouvoir prouver la vaccination à 6 mois. Bien que César le provoque parfois (on ne dessine pas un agent de police avec sa tête sur un corps de vache !). Et quand ce n’est pas l’agent qui le cherche, ce sont les enfants (de l’agent).
César I.
Ernest est le premier poil à gratter. Très intelligent, mangeur de sucette invétéré – dans la première aventure le mettant en scène, on ne comprendra pas un seul mot de ce qu’il dit – il en fait voir de toutes les couleurs à César (il détruit la voiture du père de César). Mais il fera rapidement place à sa sœur Ernestine. Bien pire que son frère dans le comportement, on comprend que l’agent Petitcarné donne à garder  sa fille à César (au point que certaines fois, on a l’impression qu’elle est la fille de César) et qui est bien gentil d’accepter (peut-être voit-il un moyen de payer moins d’amendes, mais cela est le contraire). Et les enfants le mettent dans de telles situations, que bien souvent, le père est amené à le verbaliser.

Il y a aussi Eglantine, la femme de journée de César (femme de ménage n’étant pas du tout le bon terme vu sa production au travail), dont la voisine est une sainte et le physique plutôt incertain (tant dans le goût que dans les traits). Ménagère, en tout cas censée faire le ménage, elle n’entretient pas vraiment bien la maison et a souvent une petite barbe naissante, ce qui ne la rend pas vraiment sympathique.
César II.
On n’oubliera pas le docteur qui s’inquiète plus de ne pas casser une bouteille de gin plutôt que la santé de ses patients.

César fera donc les beaux jours de Moustique puis de Spirou jusqu’en 1966. Maurice Tillieux va faire preuve d’un humour où l’absurde et le grand guignolesque font leurs preuves. César en est souvent la victime. Toutes les planches sont ici réunies dans une intégrale sobre, intitulée César l’intégrale et éditée, évidemment, aux éditions Dupuis. Un joli cadeau pour les fêtes.