7.5/10Cellule poison - Tome 2 - Qui suis-je ?

/ Critique - écrit par iscarioth, le 02/05/2007
Notre verdict : 7.5/10 - Une histoire, pas un concept (Fiche technique)

Tags : tome poison cellule astier laurent livres pages

Peu de surprises, mais un plaisir qu'on ne boude pas : ce second opus de Cellule poison confirme tout le bien que l'on pensait du projet, sans pour autant en rajouter à notre contentement.

On en entend beaucoup parler : Laurent Astier est souvent cité comme la nouvelle référence du genre policier en BD. Au salon du livre policier de Lens, il y a à peu près un mois, il était invité comme une « pointure ». C'est son nom que l'on citait, en priorité, juste après celui David Lloyd. Il faut dire qu'avec Cellule poison (Anciennement "Poison"), chez Dargaud, l'auteur a beaucoup impressionné. Voyons voir si celui-ci tient son « standing »...


Laurent Astier prend le temps de nous réimplanter dans son univers calmement, avec Qui suis-je ? Et la formule éditoriale le lui permet, rappelez vous, Cellule poison est constitué d'albums d'environ cent pages... Cela se confirme : Astier emprunte beaucoup à la composition du manga, tout en gardant un pied solide dans la culture franco-belge. Cellule poison est composé rapidement (quantité oblige), avec des traits rapides mais précis, des arrières plans et surfaces travaillés aux hachures et à la décalcomanie en pointillés. On retrouve avec plaisir la technique de colorisation qui a fait toute la force et l'ambiance du premier volume : les jeux de couleurs. Pour chaque scène, un duo de couleurs différent : orange et bleu pâle, rouge vif et vert nauséeux, jaune et rose-mauve... Des couleurs qui détonnent l'une par rapport à l'autre et qui créent cette ambiance pas forcément inquiétante, mais malsaine.


L'intrigue se poursuit évidemment sur le thème du proxénétisme et de la prostitution, avec notre héroïne infiltrée qui tente de percer les réseaux. Laurent Astier parle assez justement d'un thème très difficile, il évite l'overdose de violences visuelles et provoque le dégoût par le fond plutôt que par la forme. Les allers-retours dans le temps permettent à l'intrigue de se gonfler en suspense. Pour autant, peu de surprises jusqu'à présent. Les habitués du policier retrouveront les balises du genre et la narration n'est pas suffisamment tortueuse pour dérouter un instant.


Peu de surprises, mais un plaisir qu'on ne boude pas : ce second opus de Cellule poison confirme tout le bien que l'on pensait du projet, sans pour autant en rajouter à notre contentement. N'en demandons pas trop tout de suite, laissons le projet mûrir et s'extérioriser au fil des tomes. Il semblerait que Laurent Astier tienne là plus qu'un concept... Mais un véritable scénario.