8/10Cassio - Tome 2 - Le second coup

/ Critique - écrit par athanagor, le 20/04/2009
Notre verdict : 8/10 - Un avant-avant-dernier pour la route ! (Fiche technique)

Tags : cassio tome coup second livres page desberg

Ouvrant leur histoire sur une enquête historique déjà intrigante, les auteurs tiennent bien l'intérêt de départ, et en rajoutent une louche pour le plaisir du lecteur conquis.

Après avoir révélé les détails de l'amitié de Cassio avec Livion, son premier bourreau, dans Le Premier Assassin, Ornella Grazzi continue son enquête archéologique sur l'exécution et l'apparente vengeance post-mortem de l'avocat médecin. Mais ce qu'elle pensait n'être qu'une simple recherche scientifique commence à prendre les apparences d'une affaire bien plus sérieuse. En effet, son laboratoire est victime d'un vol, dont la cible est le résidu de poudre trouvée dans la tombe de Cassio et qui coûtera la vie à un laborantin, froidement assassiné. Mais l'enquête doit continuer et, conviée par un esthète passionné de la Rome antique, Ornella va découvrir la suite de la vie de Cassio, alors qAprès une journée de boulot...
Après une journée de boulot...
u'exilé à Antioche il exerce ses talents d'avocats. Dans cette ville il se découvrira une capacité surnaturelle et inconsciente à soigner ceux que la douleur assaille, et il trouvera également son deuxième assassin.

Toujours sans aucune prétention, les auteurs nous plongent avec facilité dans un empire romain oscillant entre la fange et le luxe, peuplé de personnages à l'avenant, entre le noble et le bandit. A la manière de la série Rome, on se promène entre le faste des palais et le glauque des ruelles sombres environnantes, où les sénateurs fréquentent les prostituées avec le même naturel que si elles étaient leurs médecins.

Suivant la logique du premier tome, mais appuyant un peu plus sur ce point, les auteurs continuent leur introduction d'éléments fantastiques dans le récit. Si pour le premier tome, l'élément surnaturel était maintenu en deçà de l'intrigue politique et humaine, car sise dans une société romaine fortement croyante, dans cet épisode le fantastique prend un peu plus de force. Tentant d'éviter, comme dans Empire USA, la survenance du surnaturel comme sorti de nulle part, on rajoute pour l'instant un doigt de « c'est pas croyable ! » à chaque album. Quoi de plus normal, dans l'ambiance du premier tome que de tomber nez à nez avec un animal apparemment officiant au titre... une bonne douche.
... une bonne douche.
d'une divinité païenne, dans cette société où les offrandes jonchent les quartiers les plus riches comme les plus pauvres. On garde alors l'événement en sourdine en ne lui donnant, tout au plus, qu'une valeur de question concernant la légalité de certaines pratiques religieuses. Dans le second tome, on fait un peu monter la sauce en révélant la capacité de Cassio à guérir et en s'y attachant réellement. Cette capacité et les conditions de son apparition semblent être la source de la rancœur de son second meurtrier. Ainsi le surnaturel commence à prendre la place d'honneur, sans pour autant s'imposer avec force, tant le talent de guérisseur revêt un aspect discret et, pourquoi pas, probable.

Les auteurs donnent également une réelle importance à l'histoire du présent en introduisant ce qu'on peut imaginer être une société secrète qui n'hésite pas à tuer pour obtenir des informations sur Cassio. On porte ainsi l'enquête sur deux niveaux, Rome aujourd'hui et Rome hier, donnant ainsi plus d'intérêt à l'ensemble que la simple enquête historique, dont la probabilité sera toujours questionnable.

Nous sortant du seul intérêt de la biographie de Cassio, qui prenait déjà bien dans le premier ouvrage, on assiste, dans ce deuxième tome à un réel développement de l'histoire, dans son fond et sa forme, et ses répercussions sur le présent. Quoi de plus normal donc, que d'espérer le prochain tome, non pas pour voir si les auteurs arrivent à tenir la barre, mais bien simplement pour le plaisir de savoir ce qui va se passer.