Carton blême

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Carton blême n’a rien à voir avec un quelconque événement footballistique. Nous sommes dans un monde futuriste où la criminalité qui gangrène la société explose. Elle est tellement importante qu’il n’est plus possible de protéger toute la population. Et plutôt que de protéger les plus riches, les pouvoirs publics ont instauré un système tout aussi inégal. Les gens ayant un coefficient de santé supérieur à 22% pourront bénéficier de la protection de la police. Sinon elle n’interviendra pas. Vous êtes alors titulaire d’un carton bleu (en bonne santé) ou d’un carton blême (mauvaise santé).

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Œuvre du maitre du polar français, Pierre Siniac, Carton blême est ici l’adaptation de Jean-Hugues Oppel et dessiné par Boris Beuzelin dans la collection Rivages/Casterman/Noir. Jean-Hugues Oppel signe ici sa troisième adaptation pour cette collection après Brouillard au pont de Bihac et Trouille. Pour sa part, Boris Beuzelin a dessiné La nuit des chats bottés dans la collection Ecritures toujours chez Casterman.

Un polar noir et cynique où le système instauré montre ses limites quand une femme, en passe d’être abattue par le tueur en série recherché par toutes les polices, se voit refuser de l’aide à cause de son état de santé. Et à l’heure où tous nos acquis sociaux et notre système de solidarité est remis en cause pour des questions de budget, cet album résonne étrangement.  Est-il normal que ce soit les plus faibles qui doivent subir une discrimination ? Y a-t-il une raison valable à instaurer des différences sociales entre les hommes ? Un album qui fait réfléchir sur notre société et qui fait froid dans le dos quand on voit ce qu’il peut arriver.

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