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3/10Carpe Diem en Enfer

/ Critique - écrit par Maixent, le 05/02/2013
Notre verdict : 3/10 - Satan nuit (Fiche technique)

Tags : jeunesse jeux enfer azpiri livres romans manga

Il est de notoriété publique que sexe et enfer sont étroitement liés. Il suffit de voir comment est surnommé le rayon dédié à l’érotisme dans les bibliothèques. Il n’est donc pas surprenant de retrouver ce thème éculé en BD. 

Sulfura est une démone particulièrement insatiable prenant un plaisir sans cesse renouvelé dans la jouissance. Or, l’Enfer est, par définition, censé être un lieu de souffrance. Il y a donc un problème qui trouve une solution
démons violeurs
efficace : Sulfura est envoyée sur Terre pour corrompre les humains par la luxure et envoyer quelques âmes au passage à Lucifer. Elle sera ainsi utile à quelque chose et pas seulement la dévergondée de service. Régulièrement en mission qu’elle exécutera avec brio, on la verra tout de même revenir sous Terre pour tenir compagnie aux démons et exercer ses talents dont ces derniers ne peuvent se passer.

Si le dessin a des qualités, notamment une colorisation à l’aquarelle  qui adoucit le trait et permet un rendu plus artisanal, il manque de finitions. Le rendu global est tout à fait honorable mais en se rapprochant, on note une absence de détails, un trait souvent grossier ou à peine retravaillé qui nuit à l’ensemble. Les planches en pleine pages sont beaucoup plus intéressantes mais pour le reste, on est plus proche de l’illustration que de l’œuvre d’art. De plus, le style est daté, rappelant l’heroic fantasy à l’ancienne et la sulfureuse Zorya,  héroïne de l’Epée de Cristal mais avec beaucoup moins de talent. Et on ne parlera pas des petits démons cartoonesques grotesques, sortes de gros bubons rouges avec des cornes, comme si les descendants
Défroqué
dégénérés de Hellboy avaient eu un accident de poussette limitant leurs capacités intellectuelles et physiques.

Pour le reste, il n’y a rien de nouveau sous la Terre et l’album ne brille pas par ses qualités narratives. Si on esquisse parfois un sourire face à l’exagération de la nymphomanie de l’héroïne, l’ensemble reste convenu et sans surprise. On trouve forcément une belle scène lesbienne parce que ça marche toujours l’amour entre filles mais pas d’homosexualité masculine (le démon faisant une proposition à Lucifer se prenant le poing de ce dernier dans la gueule). Des curés défroqués parce que c’est toujours un grand classique de la littérature en général et de la bande dessinée en particulier, du Moine de Lewis à Nathalie de Jaap de Boer. Une bonne scène d’adultère tournant au vaudeville bien franchouillard avec insultes et onomatopées de rigueur. Bref, du déjà vu et revu sans le petit truc en plus.

C’est donc un album tout à fait dispensable. Pas vraiment excitant du point de vue érotique malgré une héroïne facétieuse. Un dessin sympathique mais pas transcendant. Des histoires convenues et sans grande originalité en font un album moyen dont le souvenir n’est pas impérissable.