6.5/10Captain America - 2009 - Théâtre de guerre

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 05/08/2010
Notre verdict : 6.5/10 - Le captain et ses louvetaux (Fiche technique)

Tags : america captain iron marvel man guerre premiere

Loin d'être mauvais, l'album n'est pas aussi fouillé qu'on aurait pu l'espérer. Loin des intrigues, Captain America fonce dans le tas entre deux discours sur la guerre et la patrie. L'album est tout de même une bonne initiation au monde des super-héros pour les jeunes lecteurs.

Captain America n'est pas le genre de héros que l'on a besoin de présenter. Héros du Golden Age, il a su traverser les époques et les modes grâce à son sens du devoir, de la justice et du patriotisme. Il a également su vaincre les glaces tel Hibernatus ou encore échapper à la mort après Civil War. Cap' a donc un paquet d'expérience et il a parcouru la planète entière (et l'univers) pour sauver les populations des tyrans, des bandits, des aliens, des robots géants ou des démons. Ces aventures, il a décidé d'en partager quelques-unes avec nous. Des histoires de champ de bataille qui sentent la poudre à canon et la sueur. Dans tous ces récits, le seul super-héros présent sera Captain America. Il sera donc seul avec les soldats qui ont défendu le monde contre les différents oppresseurs.

Il aurait pu être coach sportif...
Il aurait pu être coach sportif...
Les deux premiers récits sont sur la seconde guerre mondiale. Il faut avouer que c'est un moment clé de la vie de Cap'. Ces galons de héros, c'est bien là qu'il les a gagnés. Nous retrouvons donc notre héros racontant l'histoire du soldat le plus peureux qu'il ait vu. Ce soldat lui rappelait un peu lui-même avant le sérum de super soldat. En effet, le soldat présenté est petit, maigre mais il a une certaine envie d'aider. Cette envie, Captain America va la développer, l'encourager jusqu'au jour où ce soldat va se révéler. Néanmoins, l'ironie du sort viendra se mêler à la partie et notre héros honorera donc une promesse posthume. Mais au-delà de la tristesse que cette histoire générera, il faudra y voir l'action héroïque que chacun peut accomplir un jour. Le second récit, toujours en Europe, nous racontera comment l'honneur d'un soldat peut parfois créer des frères d'armes alors qu'au départ, ils étaient ennemis. La conclusion, tragique une fois encore, ne fera que porter davantage les mots du héros.

Même pas peur des balles !
Même pas peur des balles !
Dans les récits suivants, nous changeons d'époque et de thématique. Nous sommes loin du conflit de 39-45 et le thème abordé sera plus contemporain. Dans l'un d'entre eux, l'esprit de Captain America devient en quelque sorte le témoin de la construction de l'esprit de la nation. A travers l'histoire des Etats Unis, nous suivons des hommes qui vont construire le pays. L'idée du poème qui se construit, se corrige, s'étoffe n'est pas mauvaise même si cette histoire contraste vraiment avec les précédentes. L'action est très diluée et ce sont les mots, les véritables héros de ce chapitre. Dans le chapitre final, Cap' est en Irak. L'histoire est racontée par un soldat qui va s'interroger sur cet homme charismatique et idéalisé. Les questions seront encore plus incisives après l'explosion qui privera ce soldat de ses jambes et d'une main. Le temps finira par éclaircir les ombres qui envahissaient cet homme et la discussion finale avec Captain America enterrera les doutes qu'il avait. Nous découvrons alors un héros en proie à des doutes sur ses actions et ses choix.

Engagez-vous !
Engagez-vous !
Ainsi, les récits proposés ne manquent pas d'action et de réflexion, la guerre, les hommes, la nation, les doutes, tout y passe. Le caractère du héros et son éternel foi en l'homme, la justice et l'esprit de la patrie peuvent donner à cet album un côté discutable. Néanmoins, il se distingue des productions existantes par son optimisme et ce côté héroïque. Nous sommes donc loin du cynisme de Kickass ou de la noirceur d'autres productions. Captain America pousse même le vice à se battre presque uniquement avec son bouclier et à être une sorte de porte étendard. Ainsi, il charge, bouclier en avant, sur les forces ennemies tout en hurlant toutes sortes d'encouragements. Cette force est également une faiblesse puisque le côté « théâtre de guerre » promis dans le titre devient presque une toile de fond invisible. Nous aurions aimé plus de guerre et des intrigues plus fouillées mais Cap' est un fonceur alors nous nous contenterons de cela. Il en sera de même pour le dessin qui décrit l'action mais sans lui apporter une dimension supplémentaire. Cet album est donc sympathique à lire. On y voit de l'action old school où les gentils sont sympas et marrants et où les méchants sont des pourris. L'action est composée de grandes charges et d'héroïsme. Un titre frais qui pourrait presque faire figure de premier pas dans le monde des comics pour certains futurs fans.