8.5/10Canardo - Tome 20 - Une bavure bien baveuse

/ Critique - écrit par plienard, le 14/10/2011
Notre verdict : 8.5/10 - Ça canarde, chez Canardo (Fiche technique)

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Canardo est engagé pour innocenter un ami policier porté sur l’alcool et qui est accusé d’avoir tiré sur un collègue. Notre détective va faire preuve de son cynisme et son charisme habituel pour charmer une lieutenant et sauver son ami.

Le commissaire Garenni est accusé d’avoir tiré sur le jeune et prometteur inspecteur Molart sous l’effet de l’alcool. Sa femme demande alors de l’aide à son « ami », Canardo. Celui-ci commence alors son enquête qui va sérieusement se compliquer quand l’inspecteur Molart sera retrouvé assassiné dans sa chambre d’hôpital. Au gré de ses investigations, Canardo va côtoyer les milieux de la nuit et les flics aux consciences « élargies ».


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De plus en plus noir, la série Canardo s’identifie aux concepts de polar actuel : des liens entre les flics et la pègre, des flics intègres et une ancienne génération dépassée et désabusée. La référence actuelle est Olivier Marchal sur lequel Benoît Sokal doit y trouver de l’inspiration.

Mais tout en suivant ce genre, l’auteur enrichi son univers. Canardo est le melting-pot du polar : l’imper à la Colombo, la clope au bec à la Gabin des années 50, un côté Nestor Burma avec les filles et le thème des flics-voyou (dont on vient de parler).

Les couleurs de la série sont aussi une caractéristique. L’influence des gris est indéniable et donne cette atmosphère urbaine poisseuse et pourrie. Ambiance poisseuse renforcée par les décors recouverts de tâches. On est dans une sorte de monde sans joie où le cynisme règne en maître. Le bestiaire anthropomorphe est aussi des plus intéressants et n’a rien à envier à un Juanjo Guarnido et son univers « blacksadien ».

Ajoutez à cela des dialogues d’une certaine crudité (« t’es dans la merde et t’y nages la bouche ouverte ») et acidité (« ce con de Garenni ... »). Il y a presque de l’Audiard dans le texte.

Cynique, noir, cru, d’une certaine manière sexy, le Canardo n°20 est encore une belle réussite. Mélange savant d’anciens polars et de nouveaux, Benoît Sokal nous régale. Je reprendrais bien un peu de canard, moi !


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