4/10Que du bonheur ! - Tome 2 - A moi la garde !

/ Critique - écrit , le 07/10/2006
Notre verdict : 4/10 - C'est pas gagné... (Fiche technique)

Tags : bonheur tome jannin frederic lombard jeux garde

Que du bonheur nous concocte une recette sans goût à défaut d'être sans intérêt malgré tout.

Le divorce. Comment permettre aux jeunes de vivre normalement leur enfance ou la fameuse période pré-ado lorsqu'ils alternent le logement chez un papa et une maman hystériques ? Dans une époque où il est de plus en plus délicat de communiquer ses sentiments, d'entreprendre des relations amoureuses sans conflits menant vers l'accord plus ou moins mouvementé d'une séparation, les enfants se retrouvent dans l'obligation de s'adapter par leurs propres moyens. Il est alors difficile, voire pénible de se mouvoir dans une sphère familiale fractionnée, l'adaptabilité requiert alors une certaine prise en main de soi-même. Jannin tente d'illustrer des petites anecdotes plus ou moins anodines nous présentant cette sphère où la progéniture fait les frais d'une histoire à l'eau de rose mal digérée ; des personnes confrontés à l'obstacle difficilement surmontable de refaire sa vie tout en cicatrisant leur existence passé. L'idée d'illustrer un tel portrait de notre société actuel aurait pu être intéressant à dépeindre. Mais de nombreuses lacunes bâclent l'objectif que s'était fixé l'auteur.


Que du bonheur
met en scène des gags d'une page ou deux aux chutes soporifiques. Pourtant, certains thèmes caricaturent assez justement les disputes où l'enfant devient l'objet de toutes les convoitises lorsqu'il ne joue pas le messager malgré lui. Mais les idées se répètent, le concept s'endort vers l'absence de réaction qui pourrait éveiller le lecteur. Que ce soit sur le plan humoristique ou informatif. Tout le monde connaît le sujet de près ou de loin après tout. Le trait fragilisé de Jannin aurait pu convenir pour un tel sujet. Le travail graphique demeure pourtant poussiéreux. La composition des décors est réduite à son minimum. Certaines cases sont mal arrangées informatiquement et se fondent difficilement avec le style de l'auteur. Que du bonheur ressemble aux bandes dessinées exposées sur un mur sinistre d'un cabinet médical. Vous voyez ces petits extraits ludiques du type Freedent censés montrer aux mômes comment avoir une dentition parfaite pour leur faire oublier temporairement la peur du dentiste ? Et bien Que du bonheur c'est pareil sans inclure la publicité. Vous observez vaguement cette toile sociale en attendant d'être reçu pour évoquer votre cas. Des histoires qui trouvent leur intérêt dans les lieux spécifiques où l'on traite le problème délicat du divorce (médiateurs, psychologue, etc.) lorsqu'il devient difficile à vivre.

Pourtant Jannin n'expose qu'une partie du sujet, mettant en avant le côté litigieux et semble être en retard par rapport à l'évolution des moeurs actuels. Oui le divorce est un fait sensible difficile à vivre et à entreprendre. Mais il est aussi un recours devenu courant où les institutions tentent de rendre la procédure moins traumatisante et plus rapide. Oui les personnes ne parviennent plus à instaurer des codes de communication normaux et se focalisent davantage sur les nouvelles technologies pour établir un minimum d'échange constructif. Mais tout ceci pour creuser au final davantage ce manque de liens réels avec la réalité, au point de ne savoir comment réagir au moment venu. Deux "Mais" dont les aspects ne sont pas travaillés ou présentés grossièrement pour faire passer le message que nous avons déjà compris depuis fort longtemps.

Que du bonheur nous concocte une recette sans goût à défaut d'être sans intérêt malgré tout.