Besson et Glénat à la colle

/ Actualité - écrit par athanagor, le 23/10/2008

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Le mercredi 22 octobre 2008, au 137 rue du faubourg Saint-Honoré, au siège d'Europa Corp, Luc Besson et Jacques Glénat ont invité des journalistes et des auteurs à l'officialisation de leur union, et en ont profité pour présenter la nounou désignée des futurs rejetons.

Sous le nom délirant d'inventivité d'"EuropC'est là
C'est là
a Glénat", cette société détenue à 50/50 par les deux partenaires sera gérée par Eléonore de Prunelé, qui, à en croire sa façon de se présenter et la volonté dont elle a su faire preuve au moment du choix pour ce poste, est une personne qui sait exactement où elle va. Passées les légères vibrations machistes qui ponctuèrent sa présentation, pour que tous les hommes présents puissent bien se persuader qu'elle est avant tout "pas mal" avant d'être professionnelle, les éclaircissements concernant cette association, dont le secret avait été un peu éventé lors du salon de Francfort du 15 octobre précédent, étaient de mise.

La nouvelle société aura donc à charge de représenter les BD du catalogue de Glénat, d'acquérir les droits audiovisuels de mangas (un voyage au Japon est d'ailleurs en prévision) histoire de concurrencer Dargaud sur ce terrain, mais surtout et c'est l'intérêt principal, de permettre l'adaptation de BD au cinéma, à la cadence souhaitée Besson résume la philosophie du projet
Besson résume la philosophie du projet
d'un film par an. En plus d'adaptation par l'écurie Europa Corp, le but serait aussi de proposer et d'accompagner (voire de surveiller) des projets plus importants auprès de majors, en évitant autant que possible la cannibalisation de l'œuvre par la machine.

Les autres détails concernant les termes du contrats et les questions d'exclusivité rabaissant les sourires au niveau de la grimace, et les protagonistes ayant juré leurs grands dieux que tout ceci se fait pour le simple plaisir de travailler ensemble, la conférence se reporte, pour ne pas niquer la bonne ambiance, vers des sujets moins terre à terre.

On apprend donc que le premier projet sera une adaptation des Enchaînés de Joël Callède et Gihef, sur le scénario duquel un américain (gage de qualité !) va bientôt se mettre à travailler. Les autres projets ne seront pas dévoilés tout de suite, car rien n'est vraiment sûr et que toutes les œuvres ne présentent pas nécessairement la même facilité d'adaptation. Et en plus se serait salaud d'en informer les auteurs présents en même temps que les journalistes assis à leur gauche.

Certaines choses trottent tout de même en tête au sortir de cette conférence : la place des auteurs eux-mêmes n'est pas clairement définie et on sLogo nouveau
Logo nouveau
emble dire que s'ils veulent participer, ils seront les bienvenus, mais qu'on ira pas forcément les chercher pour leur demander leur avis. D'autre part, de tous les auteurs présents seul Wolinski élève à un moment une voix dubitative concernant le succès (ne serait-ce que d'un point de vue artistique) d'une adaptation BD au cinéma, en citant Barbarella comme le film qu'il ne fallait pas faire. Besson lui rétorque que Batman et Spider-man s'en sortent bien, et qu'on aura bientôt un autre exemple avec Largo Winch. Tous opinent alors du chef, mais quand il lui rajoute Michel Vaillant dans la mouille, beaucoup comprennent alors ce que le beau Georges a voulu dire, et certains masochistes en profitent pour penser à Blueberry.

Rajoutons en outre la possibilité d'adapter des films en BD, comme Taxi, parue chez Septième Choc, qui d'ailleurs, déjà sponsorisée par Besson, est à terme promise à l'assimilation par la nouvelle société.

Au final, on adoptera la plus grande des prudences concernant les productions qui naîtront de ce mariage, en gardant à l'esprit que même ceux qui le sont d'amour n'oublient pas de l'être un peu de raison.