Soleil : Olympus mons T1, Médicis T1, Le monde perdu T3

/ Critique - écrit par plienard, le 13/02/2017

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Deux albums de Christophe Bec et une nouvelle série d'Olivier Péru, deux auteurs prolifiques chez Soleil.

Olympus mons - Tome 1 : Anomalie un - note : 7.5/10

Les auteurs, Christophe Bec et Stefano Raffaele, qui signent les séries Prométhée (14 albums, série en cours) et Deepwater prison (3 tomes, série finie), toujours chez Soleil, reviennent avec une nouvelle série de science-fiction qui ressemble fort à la première sauf que cela se passe une petite dizaine d’années plus tard et que les ET semblent amicaux (à première vue ...).


©Soleil.

Une anomalie a été repérée dans les profondeurs de la mer de Barentz. Une particularité qui une forme et des angles un peu trop parfaits pour être tout à fait naturelle. À cela s'ajoute que tous les appareils qui s'en approchent tombent en panne. Les services secrets sont-ils responsables ?

Ce premier album met en place les éléments du récit avec quelques différences par rapport à la série Prométhée. Des différences toutes simples mais qui procurent au récit une certaine originalité : les événements se déroulent en 2026 alors que nous sommes en 2019 dans Prométhée ; une expédition sur Mars a été envoyée par les Russes et un médium se voie dans une soucoupe volante. Ça c'est pour les différences. Pour les points communs, on a un complot d'état pour cacher la vérité sur l'existence des extra-terrestres qui n'est pas encore présent mais dont on sent poindre son nez, un parallèle avec le passé est aussi fait. Si Prométhée jouait sur le côté mythologie grecque, on se souvient que dans le premier album, il était question des conquistadors à raprocher ici de Christophe Colomb qui pose le pied sur les plages du futur San Salvadore.

On a donc les mêmes ingrédients dans un environnement quelque peu différent. Pour les fans du genre, cela suffira largement et ils seront ravis de retrouver ainsi tout ce qu'ils aiment. Pour les autres, la pillule sera plus difficile à avaler et cela apparaitra comme une redite qui n'a pas d'intérêt. Reste que l'intrigue est prenante et le style cinématographique fait son effet.

 

 

Médicis - Tome 1 : Cosme l'ancien, de la boue au marbre - note : 7/10

Olivier Peru delaisse les zombies et la fantasy pour s'attaquer à une fameuse famille qui a marquée de son empreinte l'histoire de l'Italie mais aussi celle de l'Europe. Les Médicis, car c'est de eux dont il s'agit ont donné trois papes, deux reines, côtoyés les plus grands rois et artistes. L'auteur leur prépare une saga digne de leur rang avec Giovanni Lorusso en illustrateur.


©Soleil.

Les Médicis ne sont pas nobles, ils ne sont encore que de simples usuriers. Le jeune Cosme utilise l'argent de son père banquier pour acheter toutes sortes de textes antiques. Il a une passion pour la culture et il entend en faire profiter sa ville chérie, Florence. Cependant, les maitres de la ville, les Albizzi, se mefient de leur influence grandissante. En particulier, le fils Rinaldo voue une haine féroce à Cosme.
Ce premier album met, tout d'abord, en évidence les luttes de pouvoir, les trahisons et les tricheries de la famille Albizzi. Face à cela, l'amour du beau de Cosme ne suffit pas à résister. C'est un humaniste, un pacifiste et un amoureux de l'art, mais aussi un habile commerçant. Tout ce qu'il entreprend n'a qu'un seul objectif, son enrichissement et la renommée de Florence et ses habitants. Puis face aux épreuves, sa personnalité va changer et il va devenir beaucoup plus cynique.

Face à cette série naissante, une petite chose nous chagrine un peu. Les personnages sont particulièrement intéressants et leur psychologie suffisamment approfondie pour comprendre leur actes (on ne dit pas qu'on les accepte !). L'opposition entre Cosme et son ennemi Rinaldo Albizzi est captivante où la haine qu'éprouve Rinaldo pour Cosme frôle la schyzophrénie. Cependant, de grosses erreurs inhabituelles de bulles sement le trouble chez les lecteur comme lorsque Cosme se voit ainsi parler à la place de Rinaldo (case 1, page 14). Et l'erreur de renouvelle. Un petit détail que les Médicis n'auraient pas laissé passer.

 

 

Le monde perdu - Tome 3 - note : 6,5/10

Troisième et dernier tome de la série Le monde perdu adapté du roman d'Arthur Conan Doyle par Christophe Bec et dessiné par le duo italien Fabrizio Faina et Mauro Salvatori.

Alors que le journaliste Malone et lord Roxton sont fait prisonniers par des sortes d'hommes-singes cannibales, les professeurs Challenger et Summerlee accompagnés de leur guide Pablo sont prévenus par des indiens. Ils partent alors à leur secours.


©Soleil.

Fin des aventures des membres de l'expédition censée prouver la véracité  des allégations du professeur Challenger dans ce monde clos qui a échappé aux influences de l'extérieur. Ils découvrent ici deux tribus totalement différentes : l'une qui serait le chaînon manquant entre l'homme et le singe, l'autre qui serait les survivants d'un peuple indien dont on ne comprend pas bien pourquoi ils restent dans ce monde particulièrement hostile.

C'est d'ailleurs une des faiblesses du récit. Si vous avez un esprit un peu trop cartésien comme le mien, il est parfois compliqué de totalement y adhérer. Déjà que l'existence de dinosaures n'est pas facile à avaler, la cohabitation entre les deux peuples ennemis pose question. On s'étonne que l'une n'est pas pris le pas sur l'autre. Enfin, bien que le caractère guerrier et violent des pithécanthropes anthropophages (pas facile à placer deux mots pareils) soit bien retranscrit, l'usage des armes à feu devrait tout au moins les effrayer. Ce qui est loin d'être le cas.

On est cependant dans une histoire fantastique, et il est ausi intéressant de suivre l'évolution des personnages comme celle du journaliste qui sort grandit de cette épreuve ou des scientifiques, dont la vanité va être mise à rude épreuve, voir même Roxton pour lequel on finit par avoir une certaine  empathie.


C'est au final une adaptation plutôt sympathique que nous offrent là les auteurs. Le suspens y est bien présent (sauf si vous connaissez déjà l'histoire) et le dessin est à la hauteur de l'exercice.


Les couvertures des 3 albums - ©Soleil.