Le Lombard : Koralovski T1, Les nouvelles aventures de Cubitus T10

/ Critique - écrit par plienard, le 16/03/2015

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Un chien tout fou-fou ou toutou fou et un russe très très riche ou un riche très très russe, c’est comme vous voulez.

Koralovski, tome 1 – note 5.5/10

La collection Troisième vague du Lombard est un peu plus riche d’une nouvelle série. Koralovski, du nom de son personnage principal, nous narre les tribulations d’un russe en Russie. Ancien oligarque, emprisonné par le nouvel homme fort de la Russie, le président Khanine, depuis une bonne dizaine d’années, il ne doit sa libération qu’à un étrange concours de circonstance.


©Le Lombard édition 2015.

Toutes ressemblances avec des faits et des personnages réels (comme l’ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski emprisonné pendant 10 ans), vous l’aurez certainement compris, n’est pas le fruit du hasard. La situation actuelle des oligarques russes, l’attitude du président russe Poutine, sont une source d’inspiration pour l’auteur de cette bande dessinée, Philippe Gauckler. Mais loin de rester uniquement sur l’opposition entre le pouvoir et les magnats du pétrole russe, il enrichit son histoire d’un second récit avec cette mystérieuse tentative  d’attentat à Berlin. Deux récits parallèles, tout à fait captivants, qui sont un peu dévalorisés par un dessin qui n’est pas à la hauteur. Si le fond du récit est ancré dans la réalité, il est souvent mis à mal par un dessin, qui navigue entre le semi-réalisme et le réalisme. Les personnages, notamment secondaires, en sont les premiers vecteurs, et semblent tirés d’un album de Tintin. De même, on a l’impression que l’histoire est un peu à l’étroit dans un album de 46 pages. L’abus des petites cases et l’utilisation de 4 bandes par pages donnent une sensation de trop grosse densité pour prendre un réel plaisir. On a pourtant envie de connaître la suite de cette histoire, preuve que le scénario tient la route.

 

Les nouvelles aventures de Cubitus, tome 10 – note 7/10

Rodrigue a commencé les nouvelles aventures de Cubitus il y a 10 ans, soit 10 tomes, reprenant la série de Dupa créée en 1972. Et on peut dire qu’il l’a sensiblement fait évoluer.

Désormais, Cubitus n’hésite plus à interpeller le lecteur, les personnages secondaires et même tertiaires sont mis plus en avant et peuvent être les héros temporaires d’une courte histoire – comme le nain de jardin Helmut –. Ainsi, si Sémaphore est devenu presque inexistant – je rappelle pour les jeunes générations qu’il est le maître de Cubitus –, on peut affirmer qu’il a subit un renversement de rôle en la faveur de Sénéchal le chat. Et s’il reste bien un soupçon de rivalité chien-chat, que l’on pourrait qualifier d’héréditaire, Sénéchal est bien devenu un partenaire privilégié et Sémaphore un faire-valoir.


©Le Lombard édition 2015.

Le gros chien blanc existe donc depuis plus de quarante ans et Rodrigue a réussi à lui garder tout son sens comique, voire même à le rendre encore plus « absurde ». Dans ce tome 10, on va découvrir un Cubitus inventeur (peut-être) mais qui fait son cabot (ça c’est sûr). Il n’est rien moins que le créateur des frites – ce qui pour un ch’timi comme moi est une vraie révélation ! –, de la brouette, du tire-bouchon, de l’ordinateur, de l’énergie solaire, des phares, des super-héros, du football, des systèmes d’alarme et d’autres choses plus débiles les unes que les autres.

Dire que cela est instructif, ce serait pousser le bouchon un peu loin. Mais décréter que l’album est drôle, ça on le peut et on l’écrit !