Le Lombard : Gloria victis T4, Forban

/ Critique - écrit par plienard, le 27/10/2017

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Deux albums qui chamboulent quelques valeurs.

Gloria Victis - Tome 4 : Ludi romani - note : 8/10

Je vous le dis d'entrée : ce quatrième tome est étonnant dans son déroulé, son final et l'évolution proposée de son personnage principal.

Aelio Hermenos est devenu l'aurige du célèbre Dioclès. Mais son sentiment de vengeance n'est pas comblé : il veut retrouver Victor. Un sentiment qui va l'emmener sur des terrains qui ne lui sont pas adaptés.


© Le Lombard 2017.

 Juanra Fernandez signe un scénario étonnant car il présente un héros hors-norme. On oublie le côté habituel du "héros exemplaire" pour présenter un personnage qui se laisse envahir par la haine. L'univers décris ici participe à comprendre ce cheminement, voire à l'accepter. Mais chacun se fera son opinion sur la fin.

Le dessin de Matéo Guerrero est toujours aussi impressionnant de qualité : ses femmes sont sexy, les hommes ont des regards hallucinés entre haine et folie. La tension y est parfaitement palpable.

Une quadrilogie qui pourrait déloger Les Aigles de Rome ou Murena de leurs pieds d'estale.

 

Forban - note : 8/10

Rassurez-vous, Forban n'est pas la biographie du groupe de rockabilly français des années 80. C'est cependant bien une autobiagrphie, mais celle du braqueur François Troukens, ancien ennemi public numéro 1 belge. Un sacré lascar comme on pourrait le dire du côté du plat pays et qui se raconte donc (mais ne se la raconte pas) en bande dessinée.


© Le Lombard 2017.

  Dans les années 90, François Troukens a imaginé des braquages spectaculaires, a fait de la prison, pour mieux recommencer par la suite. Malgré l'arrivée d'un enfant, et l'évidence d'une vie de pourchassé avec l'adrénaline qu'elle procure, il va finir par commettre l'erreur fatale et ce sera le retour à la case prison : 20 ans où il va peu à peu faire un travail sur lui-même pour devenir l'homme qu'il est maintenant : écrivain, présentateur télé, réalisateur et scénariste de bande dessinée.

C'est le suisse Bardet qui s'occupe de mettre en image cette vie du "Mesrine belge" pour sa première bande dessinée, après une carrière commencée dans l'illustration et la peinture. Une BD en noir et blanc comme pour mieux montrer que ce récit est bien une histoire du passé. Si on pouvait craindre une espèce de valorisation des faits spectaculaires que François Troukens a commis, il y a quand même derrière tout cela une réflexion, une morale et un jugement des faits répréhensibles. Si l'homme assume ses actes et les regrette, la société a aussi sa part de responsabilité. La prison ne remplit pas son rôle et ne permet pas de remettre les délinquants dans le droit chemin.

Il y a une pensée sociologique dans cet album qui amène à réfléchir sur la gestion des délinquants : le tout répressif ne marche pas. C'est le constat. Seul l'éducation fonctionne. Et si certain y arrive, combien vire dans le banditisme et l'extrémisme ? Beaucoup trop.


Les couvertures des 2 albums - © Le Lombard 2017.