Astérix chez les Helvètes

/ Critique - écrit par plienard, le 29/05/2020

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Paru dans le journal Pilote entre le 9 juillet 1970 (n°557) et le 3 décembre 1970 (n°578), il fut édité en album en décembre 1970 à 1 200 000 d'exemplaires.


© Uderzo.

 Le gouverneur de Condates (Rennes), Gracchus Garovirus, abuse de sa position pour s'enrichir à l'insu de Rome qui envoie le questeur Claudius Malosinus vérifier les comptes. Mais ce dernier est victime d'un douloureux mal au ventre après avoir bu un bouillon de légumes. Il faut dire que "c'est très lourd" ! Ne faisant pas confiance aux romains qui l'entourent, Malosinus fait dépêcher le druide Panoramix pour trouver un remède. Le diagnostic est sans appel : un empoisonnement ! Le remède demande de préparer une potion avec de l'étoile d'argent, "une petit fleur qui ne pousse que sur les plus hautes montagnes", en Helvetie. Ce sera donc la prochaine destination de nos héros.

Qui dit nouveau pays, dit nouvelles caricatures. Cette fois, ce sont les Helvètes (Suisses) qui en font les frais. Une destination que Georges Pompidou aurait suggéré aux auteurs quand il était premier ministre, soit quelques années avant la parution de l'album. On aura donc droit aux banques et leur inviolabilité (mise à mal par nos héros) ; au sens de la propreté presque maladive des habitants ; la qualité de l'heure suisse ; une allusion à la Croix Rouge (créée par le génevois Henri Dunant) ; le palais des conférences internationales n'est rien d'autre qu'une allusion qu'au palais des Nations unies à Genève ; les chants alpins avec les Yodel ; ou encore une allusion à Guillaume Tell qui est pour moi le meilleur de tout les gags. Les auteurs l'ont réussi sans tomber dans la redite habituelle de la pomme traversée par une flèche. Tout l'art du comique et la subtilité leur humour transparaissent dans cette séquence (page 39).


© Uderzo.

 Si Georges Pompidou leur a insufflé la destination de nos héros, l'album est, lui, largement inspiré par le film de Federico Fellini, Satyricon, pour ses scènes d'orgies. On notera, d'ailleurs, que le traiteur de Gracchus Garovirus se nomme Fellinus.

C'est aussi un des rares albums dans lequel les pirates ne sont pas présents et où les Gaulois font une pause dans leurs bagarres. Mais les locutions latines sont toujours là, avec, page 36, "Nunc est bibendum" (c'est maintenant qu'il faut boire).

Mais si des scènes classiques son absentes, on a une petite révolution dans le banquet final avec la présence d'un romain.  

 

Apparition des personnages suisses : 

Petisuix

Zurix  

 

Apparition de nouveaux personnages romains : 

Gracchus Garovirus

Fellinus qu'on ne voit pas (Fellini)

Caius Eucaliptus

Claudius Malosinus

Diplodocus

Caius Infarctus 

 


© Uderzo - © Dargaud.