Glénat : Serpent-Dieu T1, Balle tragique pour une série Z

/ Critique - écrit par plienard, le 11/03/2019

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Du viking et du polar chez Glénat : efficace et ambitieux.

Serpent Dieu - Tome 1 : Les larmes d'Odin - note : 8/10

Oui, c'est encore une histoire de vikings avec de la fureur, de la cruauté, du sang, de la vengeance, des larmes, de la trahison, de l'amour (un tout petit peu) et des dieux nordiques. On a l'impression d'avoir toujours les mêmes ingrédients, peut-être toujours les mêmes histoires, et on se laisse encore avoir. On se prend à s'enthousiasmer pour ce genre de récit avec la vengeance d'Elrik, un des trois guerriers-fauve, contre son ancien roi. Mais avant cela il va devoir arrêter une guerre qu'il a provoqué entre deux clans sur l'île d'Islandia.


© Glénat 2019.

 Pour ce genre d'histoire, il faut un dessinateur hors-pair et c'est le cas de Benoit Dellac. Un dessin viril, avec des personnages aux visages marquants, comme celui de Bjorn le brûlé qui est particulièrement impressionnant. Il joue avec le scénario de Jérôme Le Gris (dont on avait déjà apprécié le travail sur le triptyque Horacio d'Alba) et bénéficie d'une histoire digne de son trait capable de montrer la fureur comme les moments de calme.

Un album classique dans le genre mais d'une grande force.

 

Balle tragique pour une série Z - note : 8/10

Le duo d'auteur, Roger Seiter et Pascal Regnault, sur le diptyque Trou de mémoire (aux éditions du Long Bec) revient à la charge avec un one-shot aux éditions Glénat. On reste dans la même ambiance de polar à l'américaine, et un style graphique qui a fait ses preuves.

Pascal Regnault est le dessinateur de Canardo depuis 1995, mais l'auteur s'éloigne de la série de Benoit Sokal tout en restant dans le polar. Fini les canards et les poulettes, place aux acteurs de cinéma, aux starlettes d'Hollywood, aux mafieux et aux flics hargneux.


© Glénat 2019.

 Jimmy White est un acteur qui a eu ses moments de gloire mais qui galère avec des petits rôles à la petite semaine. Son agent, Brenda Thomson, lui a bien trouvé un petit rôle dans une série pour enfants où un justicier masqué défend les paysans locaux et signe son nom à la pointe de son épée. Mais cela ne remplit pas totalement les caisses surtout quand on doit une grosse somme d'argent à Giuseppe Battaglia, un mafieux qui n'aime pas attendre. Le seul réconfort, c'est la belle Sally Davis. Mais il sent qu'elle lui échappe depuis qu'un producteur de la Fox propose à la belle un premier rôle dans un western. Et lorsque Jimmy se blesse lors d'une scène d'escrime pour la série, il ne devine pas qu'il démarre une série d'ennuis …

C'est un album exaltant qu'on est amené à découvrir ici et qui vous emporte dans un polar noir. Les auteurs mélangent différents récits qui complexifient l'intrigue mais qui évitent de la rendre banale. Le personnage de Jimmy est un looser parfait : un différent semble l'opposer à un flic. Mais quel est-il ? On  a plutôt de l'empathie pour ce personnage, même lorsqu'il commence à commettre l'irréparable. C'est une lente descente aux enfers qu'il va vivre jusqu'à un final inattendu et délicieux.

 


Les couvertures des 2 albums - © Glénat 2019.