5/10Hit the Road

/ Critique - écrit par Maixent, le 05/10/2020
Notre verdict : 5/10 - jack (Fiche technique)

Tags : road hit anglais route jeux societe numerique

La violence américaine illustrée

Reno, petite sœur de Las Vegas dans le Nevada. Un nom empreint de la mythologie américaine dans l'inconscient collectif avec ce que cela comporte de violence, de trafics en tout genre et de populations au bout du rouleau. Si la ville existait, ce serait le pendant de Banshee sur la côte Est pour tout ce qu'elle comporte d'excès en tous genres.


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Véritable personnage de l'album, on y croise également Clyde à peine sorti de prison et Vicky, héritière d'une famille peu recommandable. Le pitch est simple, direct. On ne va pas s’appesantir sur les sentiments des personnages, qui, de toute façon, n'ont pas le temps, happés dans une spirale de violence infernale. Clyde est là pour se venger, Vicky pour s'extraire de sa condition. En effet, elle n'a pas envie de suivre les traces de sa mère et de sa grand-mère, dealeuses du coin de mère en fille et soucieuses de transmettre leur héritage de brutalité. Vicky est la pièce maîtresse de la vengeance de Clyde, un accès direct à tous les enfoirés de la ville, une monnaie d'échange facile pour que lui et son frère se remplissent les poches au passage mais on se doute que tout ne va pas se passer comme prévu.
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On retrouve cet univers de malfrats et de gangs que l'on pourrait voir dans Sons Of Anarchy. Quoi qu'il arrive, on sait que ça ne va pas bien se passer. On ne sait juste pas de quel côté ça va tomber. Ni quels imbroglios relient les gens entre eux, coincés entre leur propre morale et leurs secrets, tournant en rond sur ce territoire qui ne vaut rien mais qui leur appartient malgré tout. Le problème de Hit the Road c'est que c'est un peu court. Une décharge d'adrénaline qui s'étiole aussi vite qu'un pétard mouillé. On n'a pas eu le temps de s'attacher aux personnages qu'ils se prennent déjà une balle dans le poumon et se vident de leur sang. Alors on ressent bien l'ambiance poisseuse de red neck mais pas d'empathie, déjà que c'est difficile d'en avoir pour des personnages qui sont loin d'être des saints. De plus, l'ouvrage n'apporte rien au genre si ce n'est un petit plaisir fugace à se délecter du trop de violence comme pourrait le faire Tarantino sans la qualité narrative. 


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Il y a bien le dessin avec des gueules toujours énervées de « badass » à qui on ne la fait pas qui fonctionne bien et des ombres sombres pour une ambiance bien glauque mais cela ne suffit pas vraiment à embarquer le lecteur. On survole le tout, aussi bien la narration que les réelles qualités graphiques et on oublie également, à peine la dernière page refermée sur une fin façon Poor Lonesome Cowboy vue et revue.

On l'aura compris, Hit the Road n'est pas un mauvais album et les auteurs ont du bien se faire plaisir mais il n 'en reste rien que des bribes déjà vues et revues mille fois que ce soit au cinéma ou en bd. Un album sympa donc mais pas top.